Le 27 janvier dernier, le Dixmude a quitté le large de la bande de Gaza où il menait une mission d'aide humanitaire depuis le 27 novembre 2023. Au cours des deux mois qu'a duré sa présence dans la région, le porte-hélicoptères de la Marine nationale, temporairement transformé en clinique flottante, a pris en charge 120 blessés lourds, pour un total de plus de 1 400 jours d'hospitalisation. Un millier de patients ont également été vus par les médecins français, sans que leur état ne justifie une hospitalisation à bord.
« Nous avons été confrontés à des patients amputés, d'un ou deux membres, des polytraumatisés, polycriblés, des enfants brûlés, des patients avec des traumatismes crâniens », énumère le médecin-chef Vincent Bacquey, chef de l'état-major opérationnel du service de santé des armées. Une procédure a été mise en place pour insérer le navire français et son personnel dans le dispositif égyptien de prise en charge des blessés gazaouis : ce sont donc les Égyptiens qui étaient chargés d'identifier les blessés sortant de la bande de Gaza et de les orienter vers leurs propres hôpitaux, ou vers les flancs du Dixmude. « Il a également fallu mettre en place un flux de sortie des patients avec le partenaire égyptien pour assurer la suite de leurs soins », précise le médecin-chef Vincent Bacquey.
Équipage international
Les patients admis à bord avaient presque tous été blessés à la suite d’explosions. Ces blessés ont mis plusieurs jours à sortir de la bande de Gaza et ont généralement bénéficié d’une prise en charge initiale et d’une stabilisation. À bord, des personnels anglais, belges, danois et singapouriens ont renforcé les équipes médicales françaises. Un kinésithérapeute danois a pu assurer des séances de rééducation fonctionnelle. Des médecins de la réserve sanitaire et du régiment des marins-pompiers de Marseille ont complété l'effectif.
Le matériel médical nécessaire et les consommables ont été livrés au Dixmude via une rotation d'avions A400M de l'armée de l'air. « Un hôpital de ce niveau-là, avec des soins aussi lourds, c'est très consommateur en matériel », indique le médecin-chef Vincent Bacquey.
Bien qu'ils soient avant tout équipés pour les soins lourds et la réanimation, le navire a également été employé pour assurer une prise en charge psychologique des patients adressés. La moitié des patients étaient des enfants, avec des troubles psychologiques qui ont été pris en charge par des spécialistes égyptiens.
Selon le ministère de la Défense, la mission du Dixmude ne devait pas durer plus d'un mois (elle a malgré tout été prolongée d’un mois), car le navire doit maintenant remplir d'autres missions. Une mission humanitaire française va toutefois se poursuivre en Égypte, au bénéfice des malades gazaouis.
Le Dixmude est un navire polyvalent. Outre ses 200 marins, il a à son bord 20 personnels du service de santé des armées capables de faire fonctionner deux salles d'opération, une salle radio équipée d'un scanner, une salle d'échographie, quatre lits de réanimation, avec une capacité d'accueil de 60 lits maximum. Lors de cette mission, ce sont 40 lits qui ont été mis à disposition des malades, tous utilisés en permanence, auxquels s'ajoutent des lits pour les accompagnants.
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