Le mardi 11 juillet, la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances de l’Assemblée nationale a examiné le rapport d’information sur la santé mentale des femmes des députées Pascale Martin (LFI) et Anne-Cécile Violland (Horizons).
Le rapport de 125 pages considère que la santé mentale des femmes fait l’objet d’une attention beaucoup moins soutenue que la santé physique. Ce manque d’intérêt, conjugué au fait que la médecine est pensée et organisée par rapport à un modèle de référence masculin, explique que les spécificités féminines dans ce domaine soient généralement méconnues, y compris dans le milieu médical, poursuit le texte.
Or les problèmes de santé mentale constituent le premier poste de dépense de l'Assurance maladie, avec un coût annuel de 23,4 milliards d'euros, ce qui en fait « un enjeu de santé publique majeur » et « un enjeu de société global », estime le texte.
Le rapport propose donc 24 recommandations. Parmi celles-ci, les auteures suggèrent d’introduire « une perspective sexuée dans les essais cliniques médicamenteux chez l’animal et chez l’humain » et d' « exiger que chaque composé pharmaceutique mentionne clairement si les essais cliniques ont été menés sur des femmes et si des effets secondaires différents peuvent être attendus ».
Consultation psy aux âges clés
Le texte insiste également sur le fait que certaines étapes de l’existence des femmes entraînent des bouleversements importants. L’adolescence est notamment une période délicate, susceptible d’engendrer un mal-être ou une souffrance psychologique ; la maternité s’accompagne également d’une transformation profonde nécessitant un accompagnement qui n’est pas toujours au rendez-vous ; quant à la ménopause, c’est encore bien souvent un « sujet tabou » dont les conséquences en termes de santé mentale sont généralement minorées, relève le texte.
Le rapport suggère donc « une campagne nationale, en remboursant une consultation psychologique permettant d’évaluer le risque de souffrance morale aux âges clés de la vie » ou encore de « faire de la lutte contre la dépression du post-partum une priorité de santé publique ».
Parmi les autres pistes d'amélioration : une réforme de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire, actuellement centrée sur l’anatomie et la contraception ; une meilleure prise en charge psychiatrique des femmes en situation de grande précarité sociale ; ou encore le renforcement de la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme au féminin.
Avec AFP
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