Attal, Valletoux, Khattabi, Rousseau, Le Bodo… Le sort variable des ministres et ex-ministres de Macron

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Publié le 01/07/2024
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Le Premier ministre Gabriel Attal est arrivé dimanche en tête du premier tour des législatives dans les Hauts-de-Seine. Plusieurs de ses ministres ou ex-ministres participeront à un deuxième tour à l’issue plus ou moins incertaine.

Crédit photo : Gabrielle CEZARD/SIPA

Gabriel Attal, qui mène la campagne pour la majorité sortante et a souhaité que « pas une voix » n'aille au RN au second tour, a récolté 43,85 % des voix dans les Hauts-de-Seine devançant de près de huit points la candidate du NFP Cécile Soubelet (35,53 %). Le Premier ministre se retrouve en position très favorable pour l’emporter dimanche prochain dans son fief vanvéen.

Son prédécesseur à Matignon, Élisabeth Borne, s'est elle aussi qualifiée dans la 6e circonscription du Calvados, avec 28,93 % des voix, mais derrière le candidat RN Nicolas Carbrix (36,26 %). Le candidat NFP Noé Gauchard (23,16 %), en mesure de se maintenir, a annoncé qu'il se désistait.

Valletoux devancé par le RN… mais en position favorable

Le ministre de la Santé et de la Prévention (depuis quatre mois) Frédéric Valletoux, qui s’attendait à un « combat très serré avec l’extrême droite », ne s’est pas trompé : il arrive seulement deuxième dans son bastion de Seine-et-Marne, avec 33,83 % des suffrages, soit 700 voix de moins que la candidate RN. La candidate du NFP Nour Benaïssa Watbot (LFI) aurait pu participer à une triangulaire avec 23,70 % des voix mais elle s’est conformée aux consignes nationales de la gauche et s’est donc désistée. De quoi faciliter la tâche de l’ancien maire de Fontainebleau, qui avait déjà vu l’horizon se dégager à droite avec la décision des Républicains de ne pas présenter de candidat. L’ancien président de la FHF a lancé un appel à « tous les républicains, socialistes, écologistes, communistes » à se rassembler derrière sa candidature pour battre le RN.


Autre ministre du secteur social, autre destin plus sombre : Fadila Khattabi (Personnes handicapées), qui était en ballottage très défavorable en Côte d'Or – où elle est arrivée en troisième position (23,81 %) derrière un candidat NFP lui-même devancé par un candidat RN – a annoncé qu’elle jetait l’éponge pour faire barrage au RN. L’ancienne présidente de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée est donc de facto éliminée.


Sarah El Haïry (Enfance) est, elle, qualifiée (36,17 %) en Loire-Atlantique, au coude à coude derrière un candidat NFP.

Aurélien Rousseau en passe de réussir son pari

L’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau, investi par le Nouveau Front populaire, se hisse en tête dans les Yvelines (34,68 %), dans le vieux fief de Michel Rocard, face à la députée sortante Renaissance Nadia Hai (29,32 %). Se profile une triangulaire avec la conseillère régionale Les Républicains (LR) et animatrice de télé Babette de Rozières, favorable à une alliance entre son parti et le RN, qui a obtenu 25,79 % des voix. Mais au regard des résultats, l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne à Matignon est en passe de réussir son pari.

Soulagement aussi pour Agnès Firmin-Le Bodo, députée sortante du parti Horizons, ministre éphémère de la santé d'Emmanuel Macron. Elle récolte 34,83 % des voix et affrontera la candidate du RN Anaïs Thomas qui a rassemblé 28,63 % des suffrages (la candidate du NFP qualifiée s’étant désistée). Pharmacienne de profession, très impliquée sur les questions de santé, Agnès Firmin Le Bodo a largement élaboré le projet de loi sur la fin de vie avant de continuer à porter ce texte en tant que députée et présidente de la commission spéciale, jusqu’à la dissolution…

D’autres ministres du gouvernement Macron ont subi des sorts variables.

Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini qui portait une vaste réforme de la fonction publique – est en ballottage défavorable dans la 3e circonscription de Paris, avec dix points de retard sur son adversaire écologiste Léa Balage El Mariky, qui obtient 45,6 % des voix, contre 34,42 % pour le ministre.

Candidate pour la première fois à la députation, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher se retrouve, elle aussi, en ballottage extrêmement défavorable dans le Pas-de-Calais, où elle a obtenu 21,54 % des voix, loin derrière une candidate RN (37,31 %).

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en tête dans la 10e circonscription du Nord devant le RN avec 36,03 % des voix, a admis que son adversaire avait « obtenu un score élevé » (34,31 %) et appelé tous les électeurs à se mobiliser pour voter au second tour.

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Stéphane Séjourné est lui arrivé confortablement en tête dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, avec 46,07 % des voix devant l'écologiste NFP Pauline Rapilly Ferniot (21,39 %).

Olivia Grégoire (Entreprises) est elle aussi en ballottage favorable dans la 12e circonscription de Paris. Créditée de 39,36 % des suffrages, elle compte dix points d'avance sur son adversaire de gauche, la communiste Céline Malaisé (28,96 %).

En revanche, deux ministres et députées sortantes – Sabrina Agresti-Roubache (Ville) et Marie Guévenoux (Outre-Mer) – ont déjà annoncé se désister après être arrivées troisième dans leurs circonscriptions, respectivement à Marseille et dans l'Essonne, appelant clairement à voter contre le RN.

L'ancien ministre Clément Beaune a lui été éliminé dès le premier tour face au candidat NFP Emmanuel Grégoire, adjoint à la mairie de Paris.


Source : lequotidiendumedecin.fr