« Devenir générique ça se mérite ». Tel est le nouveau slogan de la campagne du ministère de la Santé pour la promotion des génériques et nul doute que Marisol Touraine espère qu’il restera autant dans les mémoires que le fameux « les antibiotiques c’est pas automatique » du début des années 2000. Cette grande campagne d’information lancée ce mardi vise à s'attaquer « aux freins culturels » qui existent encore chez les Français vis-à-vis du générique. Pourtant d’après une enquête de l’institut BVA pour la Cnamts présentée ce jour, les génériques auraient déjà bien leur place chez les Français : 80% y ont recours quand ils sont malades et 93% de ceux qui les utilisent en sont satisfaits.
Là où le bât blesse c’est dans le niveau de confiance dans ces médicaments :« les génériques ne sont pas encore totalement considérés comme des médicaments comme les autres, ce qui n’est pas juste » souligne Marisol Touraine. La note moyenne de confiance accordée par le grand public aux génériques est de 6,8 sur 10. Pas très élevé, mais davantage que celle accordée par les médecins généralistes qui est de 6,6 sur 10.
Les promoteurs de la campagne rapportent ce déficit de confiance à un manque de connaissance de certaines caractéristiques entourant le générique. Et ils en veulent pour preuve le fait que 48% des Français pesent que les excipients n’ont pas d’impact sur l’efficacité du médicament, et seulement 29% des généralistes. Par ailleurs, 47% du grand public savent qu'ils servent aussi à soigner des maladies graves comme les cancers contre 64% de leurs médecins traitants. Pour Pierre-Louis Druais, la mention « non substituable » contribue aussi à « créer le doute », « les patients se disent : si elle existe, c’est bien qu’il doit y avoir une différence », estime le président du Collège de la Médecine Générale, qui a apporté son concours à cette opération.
Tout l’objectif de cette campagne est donc de « rassurer sur la sécurité et l’efficacité du générique » explique la ministre. Le mot d’ordre : faire du générique « un concentré d’expérience et d’expertise, efficace et sûr, économique et citoyen ». Pour cela, le ministère en partenariat avec la Cnamts et l’ANSM s’appuiera sur un spot TV diffusé à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 18 octobre.
10 visuels seront également diffusés dans la presse du 2 octobre au 27 novembre mais aussi dans les centres commerciaux et les pharmacies.
Des spots radio feront parler des experts à partir du 22 octobre et pendant trois semaines. L'opération prévoit aussi une campagne digitale à travers des vidéos à destination des sites officiels des différentes instances mais aussi des réseaux sociaux.
Les professionnels de santé ne sont pas oubliés avec la publication de cinq mémos pratiques, élaborés avec la participation du Collège de la Médecine Générale.
Tous les canaux sont donc utilisés pour la promotion du générique que Marisol Touraine considère comme un enjeu économique fort, surtout à l’heure du PLFSS 2017 où 4 milliards d’économies supplémentaires (un record ! ) doivent être trouvées, entre autres grâce aux génériques.
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