Pourquoi avez-vous créé Urgences Chrono ?
Nous avions remarqué que de nombreux patients arrivaient aux urgences par défaut. Ils n'étaient pas au courant qu'ils pouvaient appeler le 15 pour obtenir les coordonnées du médecin de garde. Alors que la création de centres de soins non programmés remonte déjà à plus de dix ans, la population ne connaît pas leur existence, alors que ces centres, qui n'ont pas le droit de faire de la publicité, sont à même de participer grandement au désengorgement des urgences.
Quelle brique technologique avez-vous apportée ?
Nous souhaitions référencer sur un site web l'ensemble des structures de soins non programmées, tous les services d'urgences, qu'ils soient publics ou privés, et leurs spécialités (générales, pédiatriques, psychiatriques, ophtalmologiques et SOS Mains) en affichant leurs horaires. De plus, nous indiquons les maisons médicales de garde, les pharmacies (dont celles de garde dans certains départements), SOS Médecins. Dans notre application, nous affichons aussi via des petits chronos la durée d'attente aux urgences : moins d'une heure, moins de deux heures, moins de trois heures, ou plus de trois heures. Nous avons démarré notre application il y a six ans en mode communautaire. L'idée de mesurer le temps d'attente n'était pas forcément bien vue à l'époque. Aujourd'hui, l'affichage de cette durée dans les salles d'attente est une obligation faisant partie de la certification. Concrètement, un algorithme calcule en temps réel les temps d'attente à partir du DPI de l'établissement de façon automatique et sécurisée, avec une mise à jour toutes les dix minutes.
Qu'est-ce que cela change pour les patients aux urgences ?
Ils sont informés en temps réel du nombre de patients en attente, du nombre de patients pris en charge et de la durée d'attente. Ils se sentent apaisés et moins abandonnés. Conséquence, ils manifestent beaucoup moins d'agressivité envers le personnel et les secrétaires.
Pourriez-vous rentrer dans le détail de votre solution ?
En plus de cette brique centrale, nous disposons de deux modules supplémentaires. Le premier se situe en amont afin d'optimiser l'intégralité du parcours de soins programmés : notre algorithme est connectable à tous les services d'urgence du département et fait remonter les informations pour la régulation du Samu qui sera à même d’orienter les patients de la façon la plus adaptée en fonction des disponibilités des services à l’instant T.
Le second, agit en aval des urgences, est une plateforme de bed management. Elle aide les urgentistes à trouver des lits plus rapidement dans leur établissement et au niveau territorial permet une optimisation du système faisant sortir les patients plus vite de l'hôpital vers la HAD, le SSR ou leur domicile. Notre équipe d'experts accompagne les établissements au changement afin d'optimiser la réorganisation de ces flux de lits.
Quel est votre modèle économique ?
Nos solutions en mode Saas, référencées auprès de la centrale d'achat CAIH, sont commercialisées en licence auprès des établissements de santé. Leur prix varie en fonction de la taille de l'établissement et du module acheté. Nous sommes implantés dans une dizaine d'établissements sur la première brique. Concernant les deux autres briques, SAMU et bed management, nous sommes en discussion pour une expérimentation, mais cela prend beaucoup de temps de s'implanter. Nos produits sont aboutis, mais la lenteur décisionnelle nous retarde. Ce n'est pas de la faute des établissements. Puisque tout le monde est sous l'eau à l'hôpital, c'est difficile de prendre du temps pour se réorganiser. Par exemple, alors que la loi les y oblige, tous les établissements ne disposent pas d'un bed manager, ça remet en question toute une organisation, c’est donc complexe et lourd à installer.
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