Après la démission du gouvernement Ayrault, le sort d’un certain nombre de dossiers santé demeurent en supens. Et, que Marisol Touraine reste avenue de Ségur ou qu’elle soit remplacée, la question se pose bien sûr de savoir à quel rythme le nouveau gouvernement de Manuel Valls souhaitera les traiter. Dans son allocution télévisée de lundi soir, François Hollande lui a confié sa feuille de route. Il a promis "une diminution des impôts des Français" d'ici à 2017 et "une baisse rapide des cotisations" des salariés. Parmi les dossiers qui lui tiennent à cœur, il a assuré que "la sécurité sociale avec priorité donnée à la santé" serait un des trois piliers de son nouveau "pacte de solidarité". Mais il n’est pas rentré dans le détail sur les chantiers déjà ouverts dans le domaine de la santé. Il y en a quatre qui attendent pourtant des développements dans les semaines ou les mois à venir.
A commencer par la future loi de santé publique attendue pour cet été pour décliner la Stratégie Nationale de Santé. Le cap est fixée puisqu’il s’agit d’améliorer le parcours de soins et l'accès aux soins, de renforcer le rôle du médecin traitant, de "décloisonner" les relations entre la ville et l'hôpital en "déhospitalisant", de développer la prévention et de renforcer les droits des malades. Mais la déclinaison concrète reste encore un peu floue, même si les pouvoirs publics devraient a priori s’inspirer de dispositifs de type PAERPA et mettre le cap sur la rémunération du tracvail d’équipe et de la coordination des soins. Sur ce dernier dossier, les négociations devaient démarrer le 4 avril. Finalement, elles ne s’ouvriront que le 10. Mais Marisol Touraine a insisté pour qu’un accord soit trouvé cet été.
Autre chantier lancé : l’accès aux soins. Un chef de projet a été nommé, chargé de mettre en place la généralisation du tiers payant par étape : dès cette année pour les bénéficiaires de l'aide à la complémentaire santé (ACS) et d'ici 2017 pour tous les Français. Parallèlement, la lutte contre les dépassements excessifs a produit de tous premiers, mais timides résultats. Mais reste pour le prochain ministre de la Santé à transformer l’essai en poussant les complémentaires à mieux prendre en charge dans le cadre du Contrat d’accès aux soins (CAS), nouveau secteur à dépassements modérés auxquels près de 10 000 médecins ont adhéré.
Autre réforme emblématique : la fin de vie. Après deux ans de réflexions et rapport en tous genres, on attend pour le mois de mai le rapport de synthèse du président du CCNE, le Pr Jean-Claude Ameisen. Entre temps, il faudra attendre la décision du Conseil d’Etat sur l’affaire Lambert. Le gouvernement devait présenter un texte d'ici l'été. Sur ce dossier, les attentes sont fortes à gauche d’une réforme qui irait plus loin que la loi Léonetti en autorisant peu ou prou l’euthanasie. En même temps, le nouveau gouvernement pourrait tenter de calmer le jeu, après le battage qui a accompagné le mariage homo.
Reste un serpent de mer, souvent reporté car il coûte cher : la dépendance. Le projet de loi sur l'autonomie des personnes âgées, centré sur le maintien à domicile, devait être présenté en conseil des ministres le 9 avril, mais vu les échénaces politiques, cela sera sans doute reporté. Il devait être ensuite voté d'ici fin 2014, pour entrer en vigueur en 2015. Un second texte sera consacré à la prise en charge des personnes âgées dépendantes en établissements. Mais déjà, sur le premier texte, le Conseil Economique et Social a trouvé qu’il ne dégageait pas assez de moyens.
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