La France a-t-elle le meilleur système de santé du monde ? Sempiternelle question, qu’il nous a semblé nécessaire de rouvrir en cette fin 2016, à l'occasion de ce dossier spécial. Ces derniers mois, plusieurs études sont en effet venues relancer un débat sur lequel il est impossible de faire l’impasse à la veille d’une élection cruciale. Cocorico ? French bashing ? Parions qu’au cours de la campagne, on entendra surtout la première des deux partitions. Pour autant, le dossier est complexe, et si nous nous interrogeons sur l’efficacité du modèle français, reconnaissons d’emblée que nous ne sommes pas tout à fait sûrs d’avoir la réponse…
Et d’ailleurs, qui la détient ? En l’an 2000, l’OMS avait paru trancher en décrétant la France… championne du monde ! Prix d’excellence douché par une récente étude du Lancet, qui place l’Hexagone en 24e position de son health ranking… En 15 ans, il n’est pourtant pas si sûr que les paramètres aient tant que cela bougé, pour notre système de santé comme pour ceux de nos voisins. En schématisant, la France demeure (très) bonne pour la performance de ses structures et acteurs de soins et (plutôt) moyenne pour la prévention, mais aussi pour les habitudes de vie de ses nationaux et pour son rapport qualité-prix. Se prononcer sur l’efficience de ce modèle est ensuite affaire d’angle de vue…
Il se trouve en tout cas que les Français y sont très attachés. Selon un récent sondage Odoxa, les deux tiers ont le sentiment d’avoir le meilleur système de santé d’Europe. Et le plus étonnant, c’est que nos voisins pensent la même chose du leur ! A l’exception des Italiens, tous sont contents de leur sort. Comme quoi, en la matière, le ressenti et le culturel entrent aussi en ligne de compte. Comme s’il y avait avec la santé, une dimension affective et pour dire maternelle qui en fait un dossier presque irrationnel. Les politiques l’ont bien compris. Parfois au prix de rétropédalages douloureux pour faire oublier leurs audaces... Il ne faudrait pas pour autant qu’on fasse l’économie d’un vrai débat, par exemple sur l’indispensable recentrage du système sur les soins primaires pour améliorer, non seulement l’accès aux soins précoces, mais surtout l’éducation à la santé.
À coup sûr, notre point faible...
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