Covid- 19 : diminution de la vaccination, le ministère mise sur la ville pour la rentrée

Avec 3,1 millions d'injections réalisées la semaine dernière (dont 1,1 million de primo-injections contre 1,5 la semaine précédente), la campagne de vaccination continue de ralentir en France. 

Mais le gouvernement se veut optimiste et impute ce ralentissement à la période estivale et aux départs en vacances. « Nous attendons un rebond des vaccinations à la rentrée. Il faut continuer l'effort », a martelé le ministère dans son traditionnel point hebdomadaire.

Maintien de l'objectif 50 millions de primo-vaccinés d'ici fin août

D'ailleurs cette décélération de la demande s'explique aussi en partie car l'Hexagone a atteint « un niveau de couverture vaccinale élevé (en primo-injection) par rapport à d'autres pays européens », avance le ministère.

« Nous avons dépassé l'Allemagne, l'Italie et depuis la semaine dernière, légèrement le Royaume-Uni (même si cette tendance reste à confirmer) », a tenu à souligner le ministère. « Le 11 août, la France a rattrapé Israël », a-t-il renchéri.

L'objectif des 50 millions de primo-vaccinés (86 % d'adultes) d'ici fin août reste donc dans la ligne de mire du gouvernement. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur plusieurs leviers : opérations spéciales dans les centres commerciaux (déjà 282 opérations ont été organisées), campagnes de vaccination en milieux scolaires et missions d'allers-vers…

Mobilisation de la ville

« La médecine de ville a un rôle important à jouer, 600 000 personnes de plus de 80 ans reste à vacciner, les médecins traitants peuvent largement contribuer à les convaincre », insiste aussi le ministère qui souligne la « véritable remobilisation de la ville (toutes professions confondues) après les annonces du 12 juillet dernier ». (262 000 injections avaient été réalisées en une semaine).

Et malgré un léger creux cet été, la mobilisation reprend progressivement en ville. « Sur les sept derniers jours, 120 000 injections ont été effectuées par les médecins et 227 000 par les pharmaciens (selon des chiffres arrêtés le 23 août) », précise ainsi le ministère.

« Ce sont les deux professions qui écoulent le plus rapidement les stocks » souligne-t-il. Le taux d'utilisation des vaccins chez les pharmaciens s'élève en effet à 78 %, celui des médecins à 62 %. Chez les infirmiers, il atteint seulement 25 %. La ville totalise «15 % des injections globales », détaille Ségur. 

D'ailleurs le dispositif géré par la Cnam qui consiste à envoyer aux médecins traitants la liste de leurs patients non-vaccinés semble porter ses fruits. « Au 19 août, près de 20 000 médecins en avaient fait la demande », indique le ministère.

Et si le ministère admet des difficultés de gestion et de communication rencontrées de part et d'autre au moment du lancement de la campagne de vaccination fin février en ville, il compte aujourd'hui beaucoup sur les professionnels de la ville.

« Ces difficultés sont derrière nous, nous recevons de plus en plus de Moderna et nous envisageons d'augmenter les quotas pour les professionnels de ville. Nous souhaitons également leur permettre de recevoir leurs commandes passées le lundi ou mardi dès la fin la semaine », informe le ministère.

Suite à l'avis de la HAS rendu hier, le ministère désire également s'appuyer sur la ville pour participer à la campagne de rappel : « La HAS autorise la vaccination hétérologue, cela permettra à la ville de vacciner avec Moderna des patients qui ont reçu un autre vaccin pour leurs deux premières doses ! »

S'agissant de l'arrivée de Pfizer en ville, le ministère assure « qu'il devrait arriver à la rentrée » sans toutefois communiquer de date précise.