Lors de la conférence hebdomadaire du gouvernement sur la crise sanitaire jeudi soir, il a été surtout question de l’organisation du système de santé pour faire face à la 2e vague de coronavirus « brutale » et qui « se propage rapidement » (près de 60 000 nouveaux cas avaient été recensés en 24 heures hier, ndlr). La logistique dans les hôpitaux notamment, avec les transferts de patients, l’augmentation du nombre de lits de réanimation, les déprogrammations etc. ont été au cœur des échanges.
Olivier Véran a aussi indiqué que par rapport à la première vague, « chaque composante du système de soins [aurait] un rôle entier à jouer pour préserver les services hospitaliers » et que les malades avec « des formes peu sévères, pourraient être suivis en ville ». Pour illustrer ses propos, le ministre de la Santé a laissé la parole au Dr Devaud, médecin interniste au Centre Hospitalier de Pontoise (Val d’Oise) et au Dr Baux, médecin généraliste à Deuil-la-Barre (Val d’Oise) qui ont parlé de l’importance de la coordination des soins entre ville et hôpital et de ce qu’ils mettaient en place sur leur territoire. Une sorte d'organisation modèle, en quelque sorte. « La médecine de ville aura un rôle plus important que lors de la première vague, il est donc primordial que les médecins de ville soient organisés et puissent être efficaces pour prendre en charge les patients », a expliqué le Dr Baux. Il a donc souligné le rôle clé d’un suivi « du début à la fin ».
Sur son territoire, la coordination s’est organisée sur quatre communes du Val d’Oise : Montmorency, Deuil-la-Barre, Montmagny et Enghien-les-Bains. Un ensemble de centre de prélèvements a été mis en place et tous les patients pris en charge sont renseignés dans une application numérique qui permet qu’ils rentrent dans un « suivi interactif ». En fonction de l’évolution du patient, des cellules d’intervention mobiles, avec des infirmières et des médecins, peuvent être mobilisées et en partenariat avec les médecins hospitaliers, par lesquels ils ont été formés, vont prendre en charge les patients Covid-19 en ville.
De nouvelles prérogatives en ville
En effet, à la différence de ce qui s’est passé pour la première vague, les médecins de ville vont avoir de nouvelles prérogatives pour cette deuxième vague.
Une recommandation de la Haute autorité de santé sur le suivi à domicile de patients Covid sous oxygénothérapie doit notamment être publiée très prochainement. Comme l’a expliqué le Dr Devaud, ce nouveau rôle de la médecine de ville implique l'appropriation par les généralistes du « trépied » : la mise sous anticoagulants, les corticoïdes et l’oxygène. « Cela nécessite des liens constants avec l’hôpital, notamment pour savoir si c’est le bon moment de faire telle ou telle thérapeutique », précise le Dr Baux. Cette nouvelle organisation ville-hôpital devrait notamment permettre de suivre davantage de patients à domicile et donc d’éviter des hospitalisations mais également de faciliter le retour chez eux de ceux qui ont encore besoin de soins. « Le tout hôpital ce n’est pas possible, souligne le Dr Devaud, être soigné dans une réanimation peut être un évènement extrêmement traumatisant et éviter l’hôpital peut permettre une prise en charge plus sereine ». D’où l’intérêt selon lui de faire appel à tous les acteurs du territoire et de mettre en place de nouveaux protocoles de coordination ville-hôpital.
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— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) November 5, 2020
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