Le constat est sans appel ; la vaccination contre le Covid-19 demeure un marqueur d'inégalités sociales et économiques majeur en France.
C'est ce que révèle le troisième volet de l’enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) pilotée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) entre le 24 juin et le 9 août 2021.
Un taux de vaccination inégal selon le statut social et le niveau de vie…
En effet, l'étude menée auprès de 85 000 enquêtés soulève que « le fait d’être vacciné dépend fortement de la position sociale des personnes interrogées (niveau d’études, niveau de vie ou profession), ce qui révèle des inégalités sociales face à la protection que procure le vaccin ».
À titre d'exemple, en juillet 2021, les personnes sans diplôme présentent un taux de couverture vaccinal de 70 % tandis que les personnes titulaires d'un diplôme supérieur ou égal à un bac +5 présentent un taux de vaccination de 79 %.
« L’écart est davantage marqué selon la catégorie socioprofessionnelle : 65 % des ouvriers ou anciens ouvriers étaient vaccinés, contre 83 % des cadres ou anciens cadres, soit près de 20 points d’écart », note par ailleurs la Dress.
Cet écart est d'autant plus criant entre les 10 % de personnes les plus modestes, et les 10 % les plus aisés. Ainsi, ces populations affichent respectivement un taux de vaccination de 55 % et 88 %, soit un écart de plus de 30 points.
...et selon l'origine géographique et le lieu d'habitation
La Drees s'est également penchée sur la couverture vaccinale selon l'origine géographique des personnes. Les résultats montrent que les « personnes immigrées originaires d'un pays hors Union européenne et leurs descendants sont moins vaccinés que l’ensemble de la population adulte au moment de l’enquête (respectivement 59 % et 53 %, contre 72 %) ».
Par ailleurs, l'étude confirme une tendance déjà connue. La couverture vaccinale dans les dans les territoires d'Outre-mer « où s'est déroulée l’enquête est beaucoup plus faible qu’en France métropolitaine : 32 % en Guadeloupe, 28 % en Martinique et 44 % à La Réunion », peut-on lire.
« Les principaux facteurs associés au recours à la vaccination demeurent similaires à ceux observés en France métropolitaine », analyse la Dress. Ainsi, les populations « moins diplômées et celles percevant leur situation financière comme précaire » ont moins recours à la vaccination, écrivent les auteurs.
Plus d'un quart des parents ne sont pas prêts à faire vacciner leur enfant
La Drees a également recueilli l'avis des parents sur la vaccination de leur enfant. Ainsi, il apparaît qu'en juillet 2021, près « de six parents sur dix se disent prêts à faire vacciner leur enfant si un vaccin leur était proposé et si le choix du vaccin était possible (34 % répondent « oui sûrement » et 23 % « oui peut-être ») ». Toutefois, 16 % d'entre eux ne savent pas s’ils sont prêts à le faire et 28 % ne le sont « sans doute pas » ou « sûrement pas ». L'étude montre également que la propension à faire vacciner son enfant est d’autant plus faible que l’enfant est jeune. « Les parents dont l’enfant est âgé de 3 ou 4 ans sont 61 % à ne pas savoir ou à ne pas y être favorable, 50 % si l’enfant est âgé de 5 à 11 ans, et 31 % si l’enfant est âgé de 12 à 17 ans ». Par ailleurs, les résultats mettent en évidence le fait que les mères demeurent moins favorables à la vaccination (44 % d’entre elles le sont) que les pères (56 %).
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