Il y a des jours où l’on regretterait presque d’avoir eu de bonnes idées. Ce fut donc bien un « Black Friday », mais comme personne bien sûr ne pouvait se le figurer, hormis quelques gamins à la dérive, instrumentalisés par des cerveaux malades. 129 morts, plus de 400 blessés et des millions de Français sous le choc… Ça ne pouvait pas laisser indifférentes les blouses blanches. Passées la stupeur et la colère – et alors que la polémique affleure sur l’inefficacité du renseignement, l’insuffisance des forces de l’ordre, voire les aléas de la politique extérieure – on retiendra donc que ce vendredi 13, le monde de la santé a été complètement à la hauteur. Un quitus qui ne fera pas revivre les victimes des tueries de la semaine dernière, mais est sûrement pour quelque chose dans cet immense mouvement de solidarité qui a parcouru le pays depuis.
C’est vrai d’abord des Samu et hôpitaux d’Ile-de-France dont l’abnégation et la logistique ont été saluées dans tout l’Hexagone. La veille même des attentats, Paris n’avait-il pas été le cadre d’un exercice de simulation grandeur nature autour d’attaques terroristes multisites ? Ce professionnalisme et cet héroïsme des équipes médicales – relevé par le président et sa ministre de la Santé –ont incontestablement permis de sauver du monde. Il faut aussi rendre hommage à l’attitude des libéraux de santé qui ont interrompu leur mouvement dès les premières fusillades. Toute autre réaction aurait sans doute été inconcevable de la part de médecins. Mais le contre-ordre a été donné immédiatement, unanimement et sans fausse note par vos représentants. Bravo !
Passé le deuil, les jours à venir seront évidemment moins consensuels et les divergences referont surface. Et pour les médecins libéraux, la machine à contester sera – comme en janvier – bien délicate à relancer. Le gouvernement en profitera-t-il pour faire adopter définitivement sa loi de santé comme si de rien n’était ? C’est ce qui se profile. Mais c’est sûrement dommage pour la suite de sa collaboration avec les médecins de ville. En plein état d’urgence, le TPG paraît après tout si dérisoire. Et, dans ce contexte, on se dit qu’il aurait suffi de peu de chose pour faire de ce moment de concorde une opportunité pour relancer le dialogue avec les blouses blanches. On aurait ainsi pu attendre jusqu’à la Grande Conférence de Santé avant de faire adopter la réforme Touraine pour mettre en place une vraie concertation. Ce ne sera sans doute pas le cas. Dommage.
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