Les déserts médicaux et les difficultés d’accès aux soins sont une préoccupation majeure des Français, au point de se retrouver en tête des insatisfactions sur les systèmes de santé étudiés dans 23 pays (pour l’essentiel européens). Tel est le principal enseignement de la dernière étude représentative en ligne réalisée par Human8 pour le compte du groupe allemand Stada, auprès de 46 000 personnes et de février à mars 2024.
Le sondage révèle tout d’abord l’avis négatif partagé par l’ensemble des pays sondés sur l’état de leur propre système de santé. Si l’on observe les indicateurs relatifs au fonctionnement et à l’organisation des soins (accès aux rendez-vous médicaux, qualité des services de santé, personnel en nombre suffisant et confiance à l'égard des décideurs politiques), le taux de satisfaction global (56 %) a diminué de 18 points depuis 2020. Les Hongrois, qui participent pour la première fois, sont les plus insatisfaits, suivis par le Kazakhstan et la Serbie. Par rapport à 2023, le Royaume-Uni (- 11 points), le Kazakhstan (- 10 points) et l'Allemagne (- 8 points) enregistrent les baisses les plus importantes.
Manque flagrant de médecins
La France se démarque négativement à trois niveaux. C’est d’abord le tout premier pays à témoigner de difficultés à trouver du personnel médical (43 % des répondants) et le second à déplorer des difficultés à obtenir un rendez-vous avec un professionnel de santé (71 %). En parallèle, l’Hexagone est aussi le troisième pays à vouloir augmenter la responsabilité des pharmaciens (44 %), ce qui illustre une fois de plus les difficultés d’accès à un médecin de premier recours et la volonté de contourner ce problème par une délégation de tâches à d’autres soignants : pharmaciens, infirmiers, kinés.
Mais ces tracas n’empêchent pas les Français d’être globalement satisfaits (ou moins insatisfaits que leurs voisins) de leur propre système de santé (ils arrivent en 7e position sur 23). Comme la majorité des Européens, ils font très largement confiance à la médecine conventionnelle (92 %, au 8e rang du classement). Près de sept Européens sur dix partagent cette opinion ; c’est sept points de plus qu’en 2022, année de sortie de la crise sanitaire.
Les Français moins sujets au burn-out ?
Surprise, les Français sont en revanche plus mitigés quant à la confiance totale à accorder à leur médecin de famille (qu’ils donnent à 63 %, au 13e rang des pays) et à faire de lui le professionnel de santé au discours le plus clair (34 %, au 12e rang).
Reste que la santé des Européens se dégrade, en particulier la santé mentale des plus jeunes. Bien que 67 % des sondés se disent heureux en général (c’est même 74 % des Français, au 4e rang sur 23), 52 % d'entre eux disent lutter contre la solitude. Étrangement, les Français semblent quelque peu protégés par rapport à leurs voisins. C’est en effet le dernier pays dans lequel ses habitants se disent susceptibles de souffrir de burn-out.
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