Délégation de tâches

Des syndicats de professionnels de santé dénoncent un « détricotage » de la loi Rist

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Publié le 01/03/2023
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Dans une tribune publiée mardi 28 février dans le quotidien Le Monde, huit présidents de syndicats de professionnels de santé et une association de patients regrettent le « détricotage » de la proposition de loi Rist par le gouvernement et les parlementaires.

Crédit photo : GARO/PHANIE

La saga continue ! Deux semaines après la mobilisation d’un front uni des médecins dans les rues parisiennes pour protester contre la proposition de loi (PPL) Rist – alors examinée par le Sénat – certains syndicats des autres professions de santé se mobilisent pour critiquer le « détricotage » du texte.

Publiée dans Le Monde mardi 28 février, cette tribune signée par des syndicats de pharmaciens, biologistes, podologues, orthophonistes, audioprothésistes, kinésithérapeutes, infirmiers, orthoptistes et France Assos santé*, exprime la déception de ces professionnels de santé. Pour eux, cette PPL a « été vidée de son contenu initial », c’est donc « un coup d’épée dans l’eau ».

Ils regrettent notamment certaines modifications pour lesquelles les médecins s'étaient mobilisés. Dans le détail, « la restriction de l’accès direct aux seules structures d’exercice coordonné, peu nombreuses, n’aura aucun impact sur l’accès aux soins. Cela rendra les parcours de soins illisibles pour les patients et créera une rupture d’égalité pour les usagers. Les patients ne verront aucune amélioration. De la même manière, le statut d’infirmier référent a disparu avec le retrait de la proposition de loi Valletoux », regrettent les signataires. « Disons-le, le gouvernement comme les parlementaires reculent », résument-ils.

Les paramédicaux, prêts à relever le défi de l’accès aux soins

Le défi pour un meilleur accès aux soins des Français est grand et, précisent les signataires de la tribune, « ces dernières années, les professionnels de santé paramédicaux se sont préparés à relever ce défi. Leur niveau de formation a été augmenté de manière significative. Malgré cela, leurs compétences propres ne sont pas pleinement mobilisées, alors qu’ils sont capables de répondre à de nombreux besoins en améliorant souvent la rapidité de la prise en charge au bon niveau. De même, l’apport des assistants médicaux, assistants dentaires, préparateurs en pharmacie, techniciens de laboratoires peut augmenter le nombre de prises en charge par une organisation améliorée du travail des professionnels médicaux qui les emploient. »

Les présidents de syndicats précisent que « tous, nous pensons que le médecin doit être le garant du parcours de soins du patient ; personne ne songe à le remplacer. Il s’agit seulement d’utiliser pleinement les compétences de chacun. Cela permettrait de mieux répartir la charge entre les professionnels de santé et de garantir une réponse adaptée à chaque patient. D’autant que, avec la mise en œuvre du dossier médical numérique du patient, il n’existe plus aucun obstacle à la coordination des soins. »

Contactée, la députée de la majorité présidentielle Stéphanie Rist indique que, pour le moment, aucune date n’a été fixée pour la commission mixte paritaire (CMP), qui doit se réunir pour faire avancer le texte dans le processus législatif, grandement modifié par le Sénat le 14 février dernier.

*Les signataires : Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France ; François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes ; David Boudet, président de la Fédération nationale des podologues ; Sarah Degiovani, présidente de la Fédération nationale des orthophonistes ; Luis Godinho, vice-président du syndicat des audioprothésistes ; Sébastien Guerard, président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs ; Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers ; Mélanie Ordines, présidente du Syndicat national autonome des orthoptistes ; Gérard Raymond, président de France Assos Santé, l’union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr