L'hôpital « coûte très cher », avait déclaré le candidat d'En marche !, Emmanuel Macron le 21 février dernier à La Mutualité. Celui-ci avait proposé d'améliorer l'organisation des soins et promis d'investir 5 milliards d'euros dans les hôpitaux : « Nous devons aujourd'hui améliorer l'organisation de l'hôpital en le décloisonnant. » A cette fin, il suggère de modifier le mode de tarification à l'activité (T2A) en le plafonnant à 50 %. Son objectif est de renforcer l'autonomie des hôpitaux et le maintien de l'Ondam à 2,3 % (versus un objectif de 2,1 % en 2017). Au final, il veut économiser 15 milliards d'euros sur l'assurance maladie en cinq ans. A son programme figure l'élargissement des groupements hospitaliers de territoire aux acteurs du privé afin d'avoir en amont une meilleure organisation de l'offre de soins. Le but est d'éviter que « tout le monde converge vers l'hôpital, source de désorganisation et de coût ». Concrètement, pour éviter cet engorgement, le candidat propose de développer des structures qui le remplaceraient dans certaines missions. Elles s'appelleraient « maisons de répit » ou « centres de soins de suivi ». En outre, dans son projet de réorganisation des soins en vue des réaliser des économies, Emmanuel Macron souhaiterait recueillir l'adhésion des professionnels de terrain, « pas contre eux, pas d'en haut, pas avec des mesures qui ont parfois vingt ou trente ans d'âge ». Une manière de tendre la main aux généralistes lorsqu'il propose de procéder à une évaluation de la réforme du tiers payant.
Prévention oui, déremboursement non
Suivant cette logique, le candidat table aussi sur la prévention, plutôt que sur le déremboursement. Et met en avant une révolution culturelle : « Nous avons un bon système de soins, mais un mauvais système de santé. On soigne bien les pathologies quand elles sont là, mais on les prévient mal. » Ainsi, il s'engage à rembourser à 100 % d'ici à 2022 les lunettes ainsi que les prothèses dentaires et auditives en réalisant des baisses de coûts. Et contrairement à son adversaire du Front national, il s'oppose à la suppression de l'Aide médicale d'Etat qu'il maintiendra.
Un candidat pro industrie pharma ?
Le candidat d'En Marche! souhaite aussi accentuer la politique d'économies de l'ère Touraine en élargissant le dispositif de la vente à l'unité de médicaments. Cette dernière mesure destinée à éviter le gaspillage a été lancée sous forme d'expérimentation par Marisol Touraine à l'automne 2014. Quant à la politique du médicament, le candidat avait prôné le rétablissement de la prise en charge à 100% des formes sévères de l’hypertension artérielle à partir des conseils du Dr Jean-Jacques Mourad, cardiologue. Mais ce dernier qui faisait partie de son équipe de campagne a dû démissionner début mars suite à la révélation de ses liens avec les laboratoires Servier.
Autres principales mesures, Macron est prudent et consensuel au sujet du tiers payant puisqu'il le souhaite généralisable, et non généralisé. Il entend doubler le nombre de maisons de santé en cinq ans et mise sur la prévention. Le candidat souhaite créer un service sanitaire de trois mois pour 40 000 étudiants en santé. Il propose à ce sujet d'augmenter le numerus clausus et de dévérouiller la télémédecine. Emmanuel Macron engagera une large concertation dès le début de son quinquennat afin d'engager une réforme en profondeur (gouvernance, organisation, tarification).
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