Nous sommes « au début d'une nouvelle ère », marquée par une « circulation contrôlée du virus » du Covid-19, estime le président du Conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy, dans une interview publiée ce jeudi dans Le Parisien.
« On va s'acheminer doucement, probablement à l'automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l'apparition de nouveaux variants. En clair, nous vivrons encore longtemps avec le Sars-Cov-2, mais de façon différente », analyse l'immunologiste.
Selon lui, « avec un niveau de vaccination élevé et des rappels, vivre avec le Covid, c'est (...) avoir une vie presque normale, laisser le virus circuler à condition que le niveau de contamination ne soit pas trop élevé. Et reprendre des mesures de restriction temporaire lors d'une reprise épidémique ».
Vers une levée progressive des mesures sanitaires ?
« Vivre avec le virus, c'est peut-être aussi sortir de cette notion d'obligation, qui a été jusque-là nécessaire. Et arriver finalement à ce que les citoyens gèrent eux-mêmes leur vie en fonction du niveau de l'épidémie. On ne peut pas demander la même chose à un jeune de 18 ans ou à quelqu'un d'âgé. Ce sera aux citoyens de choisir, d'évaluer le risque », estime le président du Conseil scientifique.
« Si les bons chiffres se poursuivent, la levée du passe vaccinal dès le printemps me paraît envisageable », a-t-il estimé.
Le président du Conseil scientifique met toutefois en garde : « Ce n’est pas parce que la maladie s'installe de manière endémique qu'elle n’est pas grave ! Il va falloir beaucoup de temps pour que le Sars-Cov-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus. Il y aura des moments de forte circulation virale ».
En marge d'un déplacement à Nice, le ministre de la Santé Olivier Véran a, quant à lui, conditionné la levée des mesures sanitaires mi-mars (port du masque et fin du passe vaccinal) à « deux critères indispensables » : le nombre d’hospitalisations et le taux d'incidence du Covid-19.
« Le choix de la mi-mars n’est pas un choix qui se fait au hasard, il repose sur le principe selon lequel plus aucun hôpital n’est obligé de déprogrammer des soins à cause du Covid, ce qui n’est pas encore le cas ».
Il a précisé, la levée des mesures « sous-entend que l’activité a repris un rythme de routine, et ça, je l’ai estimé entre 1 000 et 2 000 patients Covid en réanimation, il serait inutile et excessif que je vous donne un chiffre à l’unité près ».
La quatrième dose envisagée pour les plus fragiles
Dans l'interview accordée au Parisien, le Pr Jean-François Delfraissy a par ailleurs assuré : « Nous n'irons pas vers une quatrième dose généralisée ». Il a toutefois évoqué la mise en place probable « d'une nouvelle campagne de vaccination en octobre (...) pour les plus fragiles vaccinés depuis six mois ».
Enfin, interrogé au sujet de l'antiviral Paxlovid, traitement curatif contre le Covid 19, il indique que « pour l'instant, 1 200 patients ont été traités » ce qui est « insuffisant ».
L'institut Pasteur fait ses projections à court terme des besoins hospitaliers
D'ici les deux prochaines semaines, les admissions à l'hôpital pour cause de Covid-19 devraient diminuer significativement au niveau national et régional, selon les dernières projections épidémiologiques de l'Institut Pasteur publiées ce mercredi 16 février. Les admissions quotidiennes en soins critiques pourraient ainsi passer d'environ 200 actuellement à 70 le 1er mars.
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