À Paris aussi, le désert médical avance au point que la ville prend le taureau par les cornes avec un nouveau plan de soutien à l'installation, annoncé cette semaine.
De fait, contrairement aux idées reçues, la capitale fait face depuis des années à une répartition déjà très inégale des médecins et à une pyramide des âges inquiétante : 41 % des spécialistes et 37 % des généralistes ont 65 ans ou plus. La densité médicale s'échelonne de 37 à 289 (toutes spécialités) pour 10 000 habitants selon les arrondissements, selon le conseil de Paris.
L'accès aux soins aux tarifs opposables reste inégale. 68 % des généralistes exercent en secteur I à Paris (contre 90 % en France métropolitaine) et seulement 20 % des spécialistes. Le conseil de Paris, présidé par Anne Hidalgo, vient donc de renforcer son dispositif d'aide à l'installation des libéraux en secteur I.
La stratégie passe d'abord par la généralisation de Paris Med'. Mis en place en 2015 dans les quartiers populaires, ce dispositif a déjà permis 200 nouvelles installations de généralistes (de secteur I en exercice regroupé). Pour aller plus loin, Paris Med 2 sera étendu à toute la capitale. Les aides jusqu'à 15 000 euros par primo installant sur Paris seront élargies (jusqu'à 25 000 euros) avec « un mécanisme de pondération en faveur des quartiers les plus déficitaires et les plus vulnérables ». Le dispositif pourra aussi bénéficier à des infirmiers, orthophonistes, infirmiers en pratique avancée, assistantes médicales, médiateurs en santé, jusque-là non éligibles aux aides.
Locaux gratuits
Paris Med 2 ne s'attache pas uniquement à la primo installation mais accompagne la structure médicale confrontée à des problématiques immobilières liées au coût. L'aide à la recherche de locaux sera renforcée avec le fléchage de 80 nouveaux lieux dédiés à la santé. Un travail qui se fera en partenariat avec les bailleurs sociaux de la ville et Paris Commerce.
Par ailleurs, le conseil de Paris souhaite lancer un marché public pour proposer aux généralistes de donner des consultations dans des locaux gratuits les soirs et les week-ends. Les centres de santé municipaux ne sont aujourd'hui ouverts qu'en semaine. Selon Anne Souyris, adjointe (EELV) à la mairie de Paris en charge de la santé, interrogée par « Le Parisien » les médecins pourront bénéficier de locaux gratuits, à condition d'exercer en secteur I et de pratiquer le tiers payant. Une telle possibilité est déjà expérimentée avec SOS médecins dans le 3 eme arrondissement.
La capitale souhaite enfin renforcer son maillage en centres de santé municipaux en ouvrant dans les prochaines années deux nouveaux centres (un dans le 18eme arrondissement et un centre de prévention primaire dans le 20eme). Au programme, des subventions d’investissement dans le cadre de la réhabilitation, l’agrandissement ou l’implantation de nouveaux centres de santé sur le territoire parisien. Paris compte déjà sept centres de santé municipaux dont deux dentaires, 24 centres de santé sexuelle, trois centres médico-sociaux et sept centres de vaccinations.
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