Une loi, cinq dispositions législatives, quatre tours de France, plus de dix ateliers citoyens mais aussi plus d’un million de professionnels dans le RPPS, 300 000 utilisant la e-CPS, 65 millions de comptes Mon espace santé… Dans son bilan de la feuille de route du numérique en santé, le ministère multiplie les chiffres, témoins du chemin parcouru.
Présentée en avril 2019, la feuille de route du numérique se déclinait en grandes orientations et une multitude d’actions, allant de la gouvernance à la mise en place de plateformes en passant par l’interopérabilité et la sécurité. Il s’agissait alors de prendre acte du constat du rapport Pon-Coury sur la e-santé : « une faible coordination entre professionnels à cause de services numériques fragmentés et non interopérables, un patient spectateur n’ayant pas la main sur ses propres données, un secteur médico-social non informatisé, une France en queue de peloton à l’échelle européenne, une innovation balbutiante, etc. ».
Un engagement collectif
À l’issue de ces trois ans, Dominique Pon (responsable ministériel au numérique en santé), qui a codirigé son déploiement avec Laura Létourneau (déléguée ministérielle au numérique en santé), se félicite : « au démarrage, tout le monde disait : le numérique en santé, c’est foutu, on va finir chez Google… Il suffisait juste de montrer qu’on allait y aller ensemble. Nous avons redéclenché une dynamique et reconstruit une forme d’espoir collectif ».
Si tous les deux s’accordent sur la fierté du chemin parcouru, à l'occasion de ce bilan, certains chantiers sont toujours en cours. Laura Létourneau rappelant le principe des « petits pas rapides » afin de suivre notamment les évolutions du numérique.
Mises à jour logiciel, e-CPS... des chantiers qui se poursuivent
Parmi les chantiers en cours, il y a notamment le Ségur numérique et la mise à jour des logiciels métiers, dont le calendrier est décalé, comme l’annonçait au Généraliste le 21 juin Benjamin Luciani, codirecteur du programme au ministère. En effet, les médecins ont désormais jusqu’au 30 novembre pour signer le bon de commande avec leur éditeur de logiciel de gestion de cabinet et jusqu’au 28 avril 2023 pour l’installation.
Dans son bilan, le ministère cite également le déploiement de l’application mobile e-CPS et de Pro Santé Connect. 300 000 e-CPS sont ainsi actives et les professionnels libéraux l’ont adopté à 40 %, selon le bilan.
Le ministère se félicite par ailleurs de l’augmentation du nombre de messageries sécurisées de santé des professionnels de santé. Citant « plus de dix millions de messages échangés chaque mois, contre environ deux millions début 2020 ». L’arrêté publié en avril 2022 et qui fixe la liste des documents soumis à obligation d’envoi par messagerie sécurisée aura d’ailleurs « vocation à s’élargir progressivement dans les prochains mois et années », indique le bilan.
Toujours sur la messagerie, le ministère rappelle l’arrivée de la messagerie citoyenne de Mon espace santé. Sur Mon espace santé, le bilan souligne l’activation d’environ 65 millions de comptes, pour 67 millions d’usagers notifiés depuis le lancement en début d'année.
Généralisation de l'agrégation des disponibilités des professionnels de santé
D’ici la fin 2022, est prévue la mise en ligne de la fonction d’agenda. Pour les patients, il s’agira d’un agenda pour inscrire ses rendez-vous mais également accéder à des échéances comme les rappels vaccinaux. Pour les professionnels de santé, le ministère cite la création d’une plateforme numérique pour « agréger les disponibilités issues des agendas numériques des praticiens du territoire » dans le cadre du SAS.
« Suite aux échanges avec l’écosystème sur les modalités techniques de cette agrégation, sept éditeurs pilotes ont déjà été interfacés, permettant la remontée automatique des disponibilités dans la plateforme. La généralisation à l’ensemble des éditeurs est lancée depuis mi-avril 2022 », est-il précisé.
Application carte Vitale et catalogue d'application de Mon espace santé
Toujours du côté des patients, l’application carte Vitale (ApCV) a été expérimentée dans le Rhône et les Alpes Maritimes en 2019. Une seconde expérimentation est maintenant prévue dans six départements supplémentaires (Loire-Atlantique, Puy-de-Dôme, Sarthe, Seine-Maritime, Bas-Rhin et Saône-et-Loire) avant une généralisation en 2023.
Autre chantier, le catalogue d’applications de Mon espace santé pour les citoyens et le bouquet de services aux professionnels. Pour le premier, 28 demandes de référencement ont été reçues par le ministère et doivent donc être évaluées en fonction des critères de référencement définis. Une première commission de référencement doit par ailleurs se tenir fin juillet.
Évolution de la gouvernance et mission Igas
Enfin la gouvernance évolue également. Dominique Pon et Laura Létourneau ont annoncé leurs départs. Ils sont remplacés par Héla Ghariani et Raphaël Beaufret, déjà présents à la délégation du numérique en santé au sein du ministère. Et une mission Igas a été lancée en mai 2022 sur la gouvernance du numérique en santé, ses conclusions sont attendues d’ici la fin de l’année.
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