Après la parenthèse enchantée des Jeux olympiques, la politique française connaît une parenthèse… épistolaire. En effet, après la lettre de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, adressée hier aux parlementaires, l’actuel Premier ministre, Gabriel Attal, a lui aussi adressé une missive, ce mardi 13 août, aux présidents des groupes de l’Assemblée nationale (à l’exception de ceux de la France insoumise et du Rassemblement national, ainsi que ses apparentés).
Dans celle-ci, l’élu de Vanves (Hauts-de-Seine) appelle à « trouver une nouvelle voie à l’Assemblée nationale, par le dialogue et le dépassement des clivages habituels », afin de s’attaquer à sept chantiers prioritaires, parmi lesquels figure la santé… à la dernière place et ainsi mentionnée : « les services publics, au premier rang desquels l’éducation et la santé ». Ce courrier, dont Le Quotidien a eu copie, est associé à un « pacte d’action » dans lequel des propositions en santé sont formulées dans le dernier chapitre, intitulé « Garantir l’accès à la santé pour tous et favoriser le bien vieillir ».
Supprimer les certificats médicaux « inutiles »
Lesdites propositions sont : le déjà annoncé doublement du nombre d’étudiants en médecine entre 2017 et 2027, la mise en place d’un plan national pour la santé mentale (notamment des jeunes), un choc d’attractivité pour les métiers du grand âge, ainsi qu’un investissement dans la prévention et dans la protection de la petite enfance. D’autres concernent plus directement l’exercice des médecins, comme la « suppression des certificats médicaux inutiles », la poursuite du partage de compétences entre professionnels de santé et la « limitation des dépassements d’honoraires excessifs ».
Interrogée par Le Quotidien, la Dr Stéphanie Rist, rhumatologue réélue dans la circonscription Orléans-Sud (Loiret) – désormais première vice-présidente du nouveau groupe de l’ex-majorité – relativise. « La santé est un sujet moins clivant que d’autres, comme le travail. Les textes votés en santé l’ont été à l’unanimité ou quasiment, à chaque fois. Ainsi, ce n’est pas représentatif de l’importance que nous y accordons. Simplement, nous avons voulu donner notre position de groupe sur les sujets clivants, servant de base pour une discussion. »
Quitte ou double au Palais-Bourbon
Si la rhumatologue hospitalière reconnaît que le volet santé de ce « pacte d’action » s’inscrit dans la continuité des travaux déjà engagés, un sujet est néanmoins absent des propositions : le projet de loi sur la fin de vie. Là encore, la Dr Rist tient à prendre du champ. « Nous nous sommes posé la question mais ce n’est pas un texte révélateur de l’identité de notre formation politique. Les autres groupes souhaitent aussi le voir aboutir. » L’ex-rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mentionne également « l’augmentation du nombre de soignants par malade dans les services hospitaliers », autre proposition égrainée dans la conclusion du document ; un sujet qui lui tient à cœur, à l’instar du Dr Bernard Jomier, sénateur et généraliste (Place publique).
Dans un rôle plus politique, Stéphanie Rist devra donc tenter de convaincre les autres groupes de travailler avec le sien. « C’est quitte ou double : soit la situation rendra les autres responsables, soit ils bloqueront le pays », lâche-t-elle. Résolument optimiste au téléphone, elle reconnaît que « la probabilité d’y arriver n’est pas la plus forte, mais elle est possible ! » Première étape : la nomination d’un Premier ministre, qui devrait avoir lieu d’ici les deux prochaines semaines. En coulisse, les tractations sont bien en cours.
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