Politique de santé

Gronde des généralistes : des mobilisations tous azimuts se préparent

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Publié le 04/11/2022
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L'ajout d'une 4e année au DES de médecine générale a été le point de départ d'une mobilisation étudiante à laquelle se sont joints les syndicats de médecins seniors. «  Les vendredis de la colère » ont alors vu le jour pour faire front commun avec les jeunes. Aujourd'hui, une autre coalition de syndicats annonce également faire «  front commun ». Serait-ce le signe, que, malgré la colère des médecins, l'unité reste fragile ?

Crédit photo : Aude Frapin

L'ajout d'une quatrième année au DES de médecine générale, mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, a mis le feu aux poudres parmi les étudiants de médecine et les généralistes installés qui, pour la plupart, ont rapidement rallié la cause de leurs cadets.

Jeudi dernier, une intersyndicale, composée des syndicats de médecins seniors (MG France, CSMF, FMF, SML, ReAGJIR) et de syndicats d'étudiants (Isnar-IMG et Anemf), a concrétisé ce ralliement en annonçant faire « front commun » contre cette mesure.

Bande à part

Une union notamment matérialisée par l'organisation d'initiatives locales partout en France et baptisées « vendredis de la colère ». Mais alors que ces initiatives locales devaient être reconduites ce vendredi 4 novembre, une autre intersyndicale a décidé de faire bande à part en annonçant, aujourd'hui, « faire front commun (...) face au mépris affiché du gouvernement ».

Composée de deux autres syndicats d'étudiants (Intersyndicale nationale des internes (Isni) et Jeunes médecins) et de syndicats de médecins seniors (l’UFML-S, Avenir spé et Le Bloc), l'intersyndicale appelle, dans un communiqué, à un « renouveau » du paysage conventionnel alors que les négociations avec l'Assurance maladie doivent s'ouvrir le 9 novembre.

Dans un communiqué, ils indiquent ainsi : « Au-delà de nos particularités, nous sommes tombés d’accord sur la nécessité de reconstruire une force médicale digne de ce nom, capable de porter ces revendications au plus haut niveau et faire entendre une voix qui contraste. Nos syndicats n’ont jamais été décisionnaires lors des précédentes négociations conventionnelles. Alors, quel renouveau dans le débat et les propositions peut-on espérer lorsque les interlocuteurs ne changent pas ? »

Contre la 4e année : un cortège national organisé le 17 novembre

Malgré ces divisions notables, un appel à la manifestation des deux principaux syndicats d'internes de médecine (Isnar-IMG et Isni), qui font respectivement partie de deux « fronts communs » différents, a été lancé cette semaine.

Ce « cortège national » aura lieu le 17 novembre à Paris. Des mobilisations locales dans toute la France sont aussi prévues. Objectif ? Le retrait pur et simple de la 4e année de médecine générale et l'abandon de toutes les mesures coercitives.

Par ailleurs, en attendant la date du 17 novembre, la mobilisation se poursuit. Le week-end dernier, « plusieurs milliers d'internes » ont fait grève en refusant de se rendre sur le lieu de stage, estimait Olivia Fraigneau, présidente de l’Isni, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Plus de 10 000 médecins sur « Médecins pour demain »

Et la mobilisation va au-delà des revendications sur la 4e année. L'intersyndicale à l'initiative des « vendredis de la colère » proteste aussi contre d'autres mesures du PLFSS qui ouvrent l'accès direct à certaines professions paramédicales.

Mi-octobre, un autre mouvement de médecins contestataires a également vu le jour. Cette fois-ci sur Facebook.

Le groupe « Médecins pour demain », qui revendique notamment une revalorisation de la consultation à 50 euros, comptabilise, à ce jour, plus de 10 000 praticiens ; tous issus des quatre coins de l'Hexagone. Mi-octobre, ils n'étaient encore que 6 500. Signe que la grogne des médecins augmente chaque jour un peu plus…

Cette communauté de médecins a d'ailleurs lancé un appel à la mobilisation à l'ensemble de la profession le 1er et le 2 décembre prochain. Elle devrait prendre la forme d'une grève, impliquant des fermetures de cabinet.


Source : lequotidiendumedecin.fr