« Nous avons ce système fou où 25 millions de personnes ne sont plus assurées, mais ceux qui se démènent et travaillent 60 heures par semaine finissent par payer deux fois plus qu’avant, avec une couverture divisée par deux ! » Non, ce n’est pas Donald Trump qui a dit ça, mais... son prédécesseur, Bill Clinton ! La gaffe de l’époux d’Hillary Clinton provoquant le mois dernier une polémique monstre en pleine campagne électorale… Et si finalement les récentes tensions sur la réforme santé d’Obama étaient une des clés de l’élection surprise de Donald Trump… Certains analystes ne sont pas loin de le penser. L’annonce à l’automne, à un mois de l’élection d’une hausse de 25 % des primes d’assurance santé de certains Américains a en effet relancé comme jamais la polémique sur cette réforme qui divise depuis le début les Etats-Unis.
L’abrogation du « Obamacare » devrait en tout cas être une des priorités de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche. Le président élu s’est en effet engagé à convoquer une session spéciale du Congrès pour ce faire : « je vous débarrasserai de cette loi catastrophique et la remplacerai par des options offrant le choix, la liberté, de façon abordable. » Sur ce dossier comme sur bien d’autres, Donald Trump n’a jamais été bien précis sur ce qu’il voulait faire à la place. Tout juste a-t-il lâché quelques pistes ces derniers mois. Histoire, d’abord, de rassurer une partie de son électorat : « les gens ne mourront pas dans la rue, si je suis président ». Ou de répondre aux questions de ses détracteurs : en octobre, il a laissé entendre qu’il voulait revenir à un système d’assurance entièrement contrôlé par le secteur privé, en faisant le pari qu’une concurrence accrue fera baisser les prix…
Lors des primaires républicaines, Donald Trump n’est pourtant pas apparu comme le plus radical dans ses critiques de la réforme santé d’Obama, cible favorite de ses concurrents d’alors, le chirurgien noir Ben Carson, le gouverneur de l’Ohio John Kasich ou l’ultra conservateur Ted Cruz, sénateur du Texas. Le premier faisant du Obamacare la "pire chose arrivée à cette nation depuis l'esclavage", le troisième y voyant une "oppression" comparable à l'instauration du communisme à Cuba... Dans ce contexte, si le nouveau président en arrivait à oublier sa promesse d’abrogation, on peut donc faire confiance à ses « amis » Républicains, qui n'en sont plus à un recours près, et qui verrouillent le Congrès, pour le rappeler à ses engagements…
Sur l'avortement, ses intentions sont floues
Autre dossier santé sur la sellette: le droit à l’avortement, en plein débat aux USA. Trump est plus que contradictoire sur ce dossier, se déclarant un jour « pro choix », estimant le lendemain que les femmes qui ont recours à l’IVG devraient subir « une certaine forme de punition », avant de corriger le tir : seuls les médecins pratiquant des IVG devant être punis… Son positionnement ambigu inquiète néanmoins les défenseurs de l’avortement, son adversaire démocrate n’ayant pas manqué d’exploiter le sujet pendant la campagne…
Comment interpréter par exemple cette phrase à tiroirs prononcée début avril dans une interview à NBC News ? « Les lois sur l’avortement sont établies maintenant et c’est ainsi qu’elles vont rester, jusqu’à ce qu’elles changent ». Un peu plus loin dans l’entretien, il s’affirme en accord avec l’idée selon laquelle « l’avortement est un meurtre ». Ces sorties accumulées au long de la campagne inquiètent évidemment les milieux féministes. D’autant que Trump va arriver à Washington, flanqué d’un vice-président, Mike Pence, ultraconservateur sur les questions de société, qui se décrit lui-même comme « un chrétien, un conservateur et un républicain… dans cet ordre. »
Une des premières missions du nouveau chef de l’Etat sera aussi de nommer un nouveau juge à la Cour Suprême, alors que les Républicains du Congrès ont empêché ces derniers mois Barack Obama de trouver un successeur au très conservateur Juge Scalia, nommé par Ronald Reagan en 1986 et mort en février dernier. Avec ce siège vacant, la Cour suprême des Etats-Unis est paralysée, avec quatre juges « progressistes » opposés aux quatre juges « conservateurs », incapable de trancher les questions les plus sensibles du moment, dont le droit à l’IVG… Le choix de Trump sera donc crucial.
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