Dr Philippe Szidon, membre de la Commission de référencement du catalogue de services de l'ENS

« Je m'assurerai que les applications du catalogue présentent un intérêt médical »

Par
Publié le 29/04/2022
Article réservé aux abonnés

Le Dr Philippe Szidon, médecin généraliste à Cergy (Val-d'Oise), a été désigné par le Collège de médecine générale (CMG), pour faire partie de la commission de référencement du catalogue de service de Mon espace santé. Celle-ci sera chargée de donner un avis externe sur les différents services qui souhaitent intégrer le catalogue de Mon Espace Santé.

En quoi consistera le catalogue de service de Mon espace santé ?

Dr Philippe Szidon : Le catalogue de service de Mon espace santé permettra de regrouper un ensemble de services et d'applications numériques utiles pour les patients et pour les professionnels de santé. Depuis le 31 mars 2022, des éditeurs peuvent déjà postuler et déposer leur dossier pour intégrer ce catalogue. L'Agence du numérique en santé (ANS) a pour rôle d'étudier ces dossiers et d'évaluer ensuite, selon plusieurs critères (sécurité, interopérabilité, éthique), si le service peut être référencé au sein du catalogue. Elle remet ensuite un rapport d'évaluation à la commission de référencement dont je fais partie.

Quelle est la mission de cette commission ? Comment est-elle composée ?

Dr P. S. : Contrairement à l'Agence du numérique en santé (ANS), la commission de référencement n'est pas chargée de tester les applications mais d'étudier les rapports émis par celle-ci. Nous devons évaluer si, oui ou non, la présence de tel ou tel service au sein du catalogue est justifiée. Nous devons lever certains lièvres que l'ANS n'aurait pas vus… Concernant sa composition, la commission est composée de représentants de patients, d'experts de l'innovation en santé et de membres du comité citoyen du numérique. Pour ma part, je représente les professionnels de santé en tant que médecin généraliste. C'est très important d'avoir les deux versants : patients et médecins pour évaluer, d'un côté comme de l'autre, l'intérêt que peut présenter une application.

En tant que médecin généraliste, sur quoi allez-vous être particulièrement vigilant ?

Dr P. S. : À titre personnel, je n'ai pas de qualification particulière en sécurité et en informatique, même si le numérique en santé m'intéresse depuis de nombreuses années. Il y a dans cette commission des gens très qualifiés dans ce domaine sur qui je compte d'ailleurs m'appuyer. En revanche, je serai très vigilant sur le respect de l'éthique. Même si cela risque d'être difficile à cerner, je veillerai également à vérifier l'indépendance de l'application vis-à-vis de lobbyings. Et enfin, l'intérêt médical d'une application sera un point central pour moi.

Quel sera le pouvoir décisionnel de la commission dans la mise en place du catalogue ?

Dr P. S. : Nous pourrons clairement refuser la mise en place d'une application au sein du catalogue si nous estimons, de façon collégiale, qu'elle n'a rien à y faire. Par exemple, si l'application ne réunit pas certains critères éthiques, de sécurité ou si elle ne présente aucun intérêt en termes de santé nous pourrons nous opposer à son intégration.

Quand la commission de référencement va-t-elle commencer sa mission ?

Dr P. S. : Nous avons déjà eu une première réunion informelle de présentation de la commission. C'était le 1er avril au ministère. Chacun des membres de la commission a pu se présenter. La prochaine rencontre doit avoir lieu vendredi prochain, le 6 mai. Ce sera notre toute première réunion de travail. Après cette première réunion, nous nous réunirons une fois par mois, le premier vendredi de chaque mois, pour évaluer les rapports de l'ANS. 


Source : lequotidiendumedecin.fr