Ce 9 juin, au soir des élections européennes, Emmanuel Macron annonce la tenue de nouvelles législatives les 30 juin et 7 juillet : « J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale. » Un séisme politique qui n’est pas sans conséquences pour le secteur de la santé. Car, d’ici à la nomination d’un nouveau gouvernement, de nombreux chantiers sont suspendus.
C’est le cas du projet de loi sur la fin de vie, grande réforme sociétale promise par le candidat Macron en 2022. Le texte en première lecture dans l’Hémicycle devait être voté le 18 juin. Il n’en sera rien. « Je suis incapable de dire si le débat se poursuivra, mais cela m’étonnerait, quelles que soient les configurations politiques à venir, qu’on ne reparle pas de la fin de vie », veut croire le Pr Régis Aubry, co-auteur du rapport sur les soins palliatifs et de l’avis 139 du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dans un entretien cette semaine au Quotidien. Il plaide également pour ne pas stopper la réflexion sur la stratégie décennale de développement des soins palliatifs, dont certaines mesures figurent dans le projet de loi.
Difficile aujourd’hui de prédire la place qu’occupera la santé dans la campagne
Initiatives des groupes parlementaires et commissions d’enquête sont également mises à l’arrêt (comme le détaille notre article page 16-17). Cela comprend notamment les discussions sur la création d’un CHU en Corse ou encore les auditions sur les difficultés d’accès aux soins à l’hôpital public. Sans oublier les dossiers sur les bureaux du ministère et de la direction générale de l’offre de soins. Des conditions de la 4e année d’internat de médecine générale à l’attractivité des carrières médicales, en passant par la retraite des hospitalo-universitaires et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital… De nombreux chantiers se retrouvent aujourd’hui en suspens, sans certitude sur le sort qui leur sera réservé à l’issue de cet épisode démocratique. Rescapée de ce bouleversement politique, la convention médicale (lire page 10), paraphée par l’Assurance-maladie et cinq syndicats libéraux et ayant reçu l’approbation du ministre délégué, devrait bien être publiée au Journal officiel, sans modification de son calendrier d’application.
Si les sujets ne manquent pas, il est pourtant difficile, dans le contexte politique actuel, de prédire la place qu’occupera la santé dans la campagne…
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