Dernière extravagance d’une personnalité imprévisible ? Ou volonté de se normaliser sur le tard ? Les premières surprises réservées par le nouveau Président élu outre-Atlantique ont concerné la santé. Et c’était pour expliquer que, tout bien réfléchi, Donald Trump n’était plus si sûr de tordre le cou à la réforme de son prédécesseur, du moins pas en totalité. Après l’avoir entendu vitupérer l’Obamacare pendant des mois, l’Amérique, surprise, a dû se demander si elle était bien réveillée. Pourtant, ce n’était sans doute pas un hasard, si le bouillant milliardaire s’est aventuré sur ce terrain. Il a expliqué qu’Obama himself l’avait supplié d’épargner son édifice. Mais, plus qu’un apitoiement, ce rétropédalage exprime peut-être un début de realpolitik…
Demi-revirement qui intéresse les états-Unis, mais pas seulement. Car il en dit long finalement sur la difficulté qu’il y a, en politique, à revenir sur des droits acquis, singulièrement quand il s’agit d’un système de protection sociale, qui met en jeu la souffrance, la maladie et la mort. Aux Etats-Unis, ce dispositif était pourtant balbutiant, puisqu’il ne fonctionnait (et fort mal) que depuis quatre ans. Suffisant apparemment pour donner à Trump des scrupules… Vu de chez nous, on mesure a fortiori les difficultés qu’il y a en France à réformer une Sécu qui, sans être centenaire, fait quand même partie des acquis de l’après-guerre, au point de s’être fondue dans les piliers de la République.
Une présidentielle chasse l’autre… Et, dans l’Hexagone, cet attachement au patrimoine national explique peut-être la timidité des candidats de tous poils, dès qu’il s’agit de frôler d’un peu trop près le périmètre de la santé. Cette retenue agace nos concitoyens. Un récent sondage pointe leur impatience alors qu’ils estiment -à raison si l'on se réfère aux débats des primaires- que ces sujets sont les grands absents de la campagne. De cela, les politiques n’ont cure, mais ils devraient se méfier. D’abord, parce qu’il s’agit, aux yeux des électeurs, d’une vraie priorité. Ensuite, parce qu’une personne sur deux explique que les « propositions santé » compteront au moment de mettre son bulletin dans l’urne. Enfin, et surtout, parce que les sondés se montrent archipessimistes pour l’avenir du système de soins. Y aurait-il donc, chez nous aussi, un risque de divorce entre la base et les élites ?
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships