Paris est aussi en proie à une désertification médicale. Pour aider les habitants de la capitale à avoir un meilleur accès aux soins, le Conseil de la ville a adopté mardi 4 juillet des mesures de soutiens aux libéraux. Et pour cause : la pyramide des âges est inquiétante : 41 % des spécialistes et 37 % des généralistes ont 65 ans ou plus. Aussi, au niveau de l’accès aux soins, 68 % des généralistes exercent en secteur 1 à Paris (contre 90 % en France métropolitaine) et seulement 20 % des spécialistes.
Pour soutenir ses libéraux, la mairie parisienne va mettre en place « Paris Med’2 », une campagne d’aide à l’installation destinée aux professionnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, orthophonistes, etc.) exerçant en secteur 1, dans toute la ville. Il succède à « Paris Med’1 », lancé en 2015, qui ne concernait que les quartiers populaires. Entre 2015 et 2023, il a permis 200 nouvelles installations de généralistes en secteur 1 et exercice regroupé (dans 18 cabinets de groupe, 22 maisons de santé pluriprofessionnelles et cinq centres de santé), selon des chiffres de la mairie. L’aide demeure toutefois majorée dans les zones définies comme prioritaires, allant de 5 000 euros à 25 000 euros. Le dispositif prévoit également d’aider les soignants à trouver des locaux avec le fléchage de 80 nouveaux lieux dédiés à la santé, en partenariat avec les bailleurs sociaux.
Une expérimentation probante avec SOS Médecins
Si les cinq centres de santé de la capitale sont ouverts la semaine, ils sont néanmoins fermés les soirs et le week-end. Alors, la mairie a voté l'ouverture d’un marché public pour proposer aux généralistes d’y faire des consultations lorsque les locaux sont inutilisés. Ils en bénéficieront gratuitement, à condition qu’ils soient en secteur 1 et qu’ils appliquent le tiers payant.
Une première expérimentation avait déjà été lancée à la mi-juillet 2022 avec SOS Médecins, au centre Yvonne-Pouzin, dans le IIIe arrondissement. Des consultations y sont assurées du lundi au vendredi, de 20 heures à minuit, ainsi que le samedi, le dimanche et les jours fériés, de 9 heures à minuit. En décembre de la même année, lors de la triple épidémie de bronchiolite, grippe et Covid-19, trois médecins y ont assuré 1 200 consultations. Et 80 % d’entre elles avaient été prises par des Parisiens. Un chiffre intéressant, puisque les centres de santé de la capitale sont en journée fréquentés par 30 % de personnes vivant dans d’autres départements de l’Île-de-France.
La maire Anne Hidalgo (Parti socialiste) a assuré que d’ici la fin de son mandat, elle souhaitait accroître de 30 % l'offre dans les centres de santé, notamment ceux d’Edison (XIIIe), Marcadet (XVIIIe) et Belleville (XXe). Sept centres de santé municipaux vont également être créés. Deux sont programmés : l’un à Charles-Hermite (XVIIIe), l’autre à Python-Duvernois (XXe). Les cinq autres doivent être planifiés au budget 2024, lequel sera voté en décembre.
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