Lors de ses 13es Rencontres, le G5 santé, think tank regroupant les principaux laboratoires pharmaceutiques français*, a présenté ce mardi son rapport « pour un plan national d’efficience », assorti d’une quinzaine de recommandations. Le secteur du médicament a conscience qu’il devra lui aussi « réaliser des efforts », comme l’a réclamé le nouveau ministre délégué chargé de l’Industrie Marc Ferracci. Tout l’enjeu du G5 santé est – comme le Leem, syndicat patronal de l’industrie phamarceutique – d’éviter le « rabot de la régulation » et donc de proposer des mesures d’économies en amont de l’adoption du budget de la Sécurité sociale au Parlement.
Généraliser les IPA, déléguer avec méthode
Une des mesures proposées par le plan « efficience » consiste ainsi à « faire évoluer le travail des professionnels de santé en tirant profit des innovations technologiques et en amplifiant les délégations de tâches ».
Sur ce plan, le rapport constate plusieurs freins au déploiement des infirmiers en pratique avancée (IPA) : la réticence des médecins « qui refusent trop souvent de leur orienter les patients par méconnaissance ou par crainte de la concurrence » ; le modèle économique encore trop peu attractif ; et les coûts de formation élevés qui ne sont pas pris en compte dans le modèle économique. Au-delà des IPA, le rapport entend pousser d’autres modes d’exercice infirmier « que connaissent mieux les médecins et qui ne représentent pas de risques de pertes de revenu pour eux », comme le réseau des infirmières Asalée.
En matière de délégations de tâches aux professions paramédicales, la France pourrait s’inspirer utilement des pays anglo-saxons, plus avancés dans ce domaine, suggère le rapport. Pour autant le G5 appelle à élargir ces délégations « avec méthode, cadrage et évaluation ». Il s’agit de « réviser plus systématiquement les rôles et compétences de l’ensemble des métiers et non au cas par cas pour quelques expérimentations », recadre le G5. Devront être précisées les conditions des délégations de tâches, les besoins en formation, les outils digitaux dédiés et les modalités financières du dispositif.
Évaluer l’usage des robots chirurgicaux
Autre source d’efficience évidente, les innovations technologiques. Les rapporteurs mentionnent l’intérêt de la chirurgie assistée par robot ou des robots chirurgicaux, mais pas à n’importe quel prix et n’importe où. « Plébiscités par les professionnels, ils représentent une décision d’investissement lourde pour les établissements de santé, variant d’un à deux millions d’euros, qui ne sont pas financés par la tarification à l’activité », alerte le G5. Région et départements sont parfois sollicités pour obtenir des subventions… Sans compter que le flou demeure sur le décompte précis de ces robots chirurgicaux, sur certains surcoûts éventuels et sur la rentabilité réelle de ces technologies.
C’est pourquoi le G5 recommande, plutôt que des décisions locales désordonnées, de concentrer les investissements technologiques lourds et les interventions dans des centres spécialisés « à haut volume », comme dans les pays nordiques, afin de maximiser les gains d’efficience. Il convient surtout de réaliser des études médicales et médico-économiques pour évaluer l’intérêt des robots chirurgicaux.
* Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa et bioMérieux.
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