Renforcer l'échange d'informations en matière de dérives sectaires entre l'Agence nationale du DPC et la Miviludes et sensibiliser les agents de l'ANDPC en termes de repérage des risques de dérives sectaires.
Telles sont les ambitions de ces deux instances, qui ont signé, vendredi 23 juin, leur nouvelle convention qui a pris effet le même jour.
La formation : une porte d'entrée pour les dérives sectaires
« Le renouvellement de ce partenariat s'inscrit pleinement dans l'objectif de coordination des acteurs publics (...) dans un contexte d'engouement du public pour des pratiques thérapeutiques alternatives, non validées scientifiquement et accentué par la crise sanitaire », ont estimé l'ANDPC et la Miviludes.
Considérant que la formation avait « toujours constitué une porte d'entrée » pour les dérives sectaires avec notamment « l'essor des formations délivrant des diplômes non reconnus par l'État », les deux instances signent depuis 2017, et pour une durée de trois ans, ce partenariat.
Celui-ci a déjà permis à l'ANDPC d'éliminer « de son offre toutes actions de DPC relatives à des pratiques de soins non conventionnelles », s'est félicité Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale de l'ANDPC, lors de la signature du partenariat vendredi 23 juin.
Pour « nettoyer les écuries d'Augias » de la formation, l'ANDPC s'attelle à évaluer les organismes de formation des professionnels de santé avant chaque enregistrement. « Dans un premier temps, nous vérifions le site de l'organisme afin de nous assurer qu'il ne présente rien d'alertant. Une fois cet enregistrement effectué nous contrôlons toutes les actions de DPC proposées. Dans ce processus, les mots ont de l'importance », a souligné la directrice de l'agence.
À titre d'exemple, les psychologues se revendiquant de l'école dite « analytique », « nous envoient un gros warning », a estimé un représentant de l'ANDPC.
Une plateforme de signalements accessible à tous
En plus de cette surveillance qui peut s'opérer notamment sur les supports de formation (diaporamas, sites, etc.), l'ANDPC a aussi créé, en 2019, une plateforme pour recueillir les signalements.
Celle-ci est accessible au public ainsi qu'aux professionnels de santé depuis le site de l'ANDPC. Au total, entre 2 000 et 3 000 signalements sont enregistrés par an, d'après l'instance.
« Toute personne qui, même sans avoir assisté à la formation, a eu écho d'une potentielle dérive peut faire un signalement », a rappelé Michèle Lenoir-Salfati.
Par ailleurs, en plus d'un contrôle accru des formations destinées aux professionnels de santé, l'agence veut accorder une attention particulière « à tout l'océan des non-professionnels de santé », a-t-elle rappelé.
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