L'alternative du salariat en centre de santé

Le cadre professionnel

L’exercice salarié et regroupé séduit particulièrement la jeune génération. Selon l’Institut de recherche et de documentation en santé (IRDES), les médecins de moins de 40 ans sont près de huit sur dix à travailler en groupe. En centre de santé, les jeunes médecins construisent un projet en équipe, le plus souvent avec un coordinateur et des partenaires. Ils travaillent sur la base de 35 heures par semaine, se concentrent exclusivement sur le soin, sont responsables de leur pratique et sont rémunérés selon la grille des PH. Salariés, ils peuvent prétendre à des congés maternité et des congés payés.

L’offre de recrutement

De plus en plus de collectivités rurales proposent d'embaucher des généralistes en centre de santé pour pallier la désertification médicale. Très récemment, le conseil départemental de Saône-et-Loire a lancé le recrutement de 30 médecins généralistes salariés pour le centre de santé multisite qui ouvrira en janvier 2018. Ces praticiens seront répartis sur les différents pôles dans plusieurs villes du département comme Mâcon, Chalon-sur-Saône, Autun, Montceau-les-Mines et Digoin.

Les centres rivalisent d'originalité pour tenter de trouver la perle rare : cabinet de recrutement en France et à l'étranger, vidéos, petites annonces dans la presse et les sites spécialisés... La qualité de vie, la faible charge administrative, la mise à disposition de murs, le confort, le choix du temps plein ou partiel ou la pluri-professionnalité sont le plus souvent mis en avant.

Pas seulement rurales, les propositions salariales se développent aussi en ville. À Mont-de-Marsan, par exemple, faute de médecins généralistes en libéral, c'est le centre hospitalier qui a décidé de coordonner l'installation d'un centre de santé qui doit ouvrir en décembre. Les centres de santé ont le plus souvent des projets d’accès aux soins de premier recours pour tous à tarifs opposables et en tiers payant pour lutter contre les inégalités sociales et renforcer l'accès aux actions de prévention.

Les avantages

Grâce à ces centres, le médecin devient employé d’une structure. Il n’a plus besoin d’investissement immobilier. Son secrétariat est pris en charge par son employeur. Ce dernier encaisse les consultations et paye ensuite le praticien.

Son plan de carrière en termes de rémunération est calquée sur la grille indiciaire des PH et dépend de l’expérience et de l’ancienneté. Pour un débutant, les propositions peuvent s’élever jusqu’à 4 300 euros net mensuels selon l’offre . En Saône-et-Loire par exemple, les praticiens seront salariés aux 35 heures annualisées, en CDD de trois ans renouvelable, avec la possibilité d'exercice mixte et de temps partiel. Le département propose une rémunération de 4 000 euros à 6 000 euros net par mois selon l'expérience.

Le travail en équipe représente un autre avantage sérieux. Il garantit une continuité des soins, un meilleur suivi des malades chroniques, une amplitude horaire partagée, un intérêt d’échanges et permet de lutter contre le burn-out.

La demande médicale des centres s’oriente vers les maîtrises de pratique particulière comme la gynécologie et la pédiatrie. Le médecin salarié peut trouver là encore une raison intellectuelle d’engagement. La formation médicale continue y est aussi omniprésente et obligatoire et les centres peuvent servir de lieux de stage.

Les médecins généralistes choisissent souvent d'être salariés en centre de santé car ils considèrent que ce mode d'exercice leur permet de concilier plus facilement vies personnelle et professionnelle.

L’offre d’emploi est telle qu'il est fréquent que des médecins disposent de contrats à temps variable dans différentes structures. 

Pour en savoir plus

fncs.org : Fédération nationale des centres de santé

lescentresdesante.com : Union syndicale des médecins de centres de santé