« Je te trouve un appartement à prix modéré à Paris et tu restes travailler à l'AP-HP. » C'est le deal que souhaite proposer le patron de l'institution hospitalière parisienne, Nicolas Revel aux personnels de santé y travaillant, expliquent nos confrères de Libération. Selon le DG, l'AP-HP a recruté 2 200 infirmières. Mais dans le même temps 2 800 d'entre elles sont parties ou sont sur le point de le faire. Par rapport à 2018, l'institution compte 1 700 infirmières de moins, ce qui entraîne la fermeture de 16 % des lits d'hospitalisation, soit le double d'il y a quatre ans. Pire, alors que les effectifs des hôpitaux publics ont augmenté de 3 % sur l'ensemble du territoire entre 2019 et mai 2022, selon la FHF, la désaffection des soignants reste de mise dans les grandes métropoles comme Paris justement en raison de la cherté des loyers et de l'impossibilité d'avoir droit au parc social saturé de la ville. Seuls 600 à 700 agents y accèdent chaque année, soit seulement un quart des demandes formulées auprès des établissements du groupe hospitalier. D'où la stratégie volontariste de la direction de l'institution francilienne d'un apport en nature sur l'hébergement pour compenser l'anémie salariale de la région francilienne. Ce mouvement d'intérêt de l'AP-HP pour les logements de ses personnels ne date pas d'hier. Il avait déjà été enclenché par l'ancien patron Martin Hirsch (qui a quitté ses fonctions en juin 2022) en janvier 2020 avec le dispositif "logement attractivité et fidélisation".
Les ambitions de Nicolas Revel sont fortes, avec un passage actuel de 600 à 1 200 logements à ses agents d''ici à 2027, afin de satisfaire la moitié des demandes. Sur ces 1 200 attributions, 200 iront aux jeunes professionnels sortis d'école ; 500 seront alloués aux métiers en tension (infirmières, sages-femmes, manipulateurs radio ou masseurs kiné, cadres de santé), soit un public cible de 17 000 salariés sur le total des 100 000 collaborateurs de l'AP-HP.
Pour y arriver, il s'agira d'élargir les attributions de son parc au logement social et de renforcer les capacités d'accueil de son parc privé. Avec une petite révolution : d'abord, afin d'éviter le bail à vie dans les logements existants qui empêche toute rotation dans le parc social, les baux comporteront des clauses de fonction. Deuxième changement, la volonté de "déconventionner" le titre de logement social vers une fonction "logement de fonction". Conséquence de cette politique sur laquelle alertent les élus de gauche : faire partir les salariés de l'AP retraités ou sur le point de l'être de leur logement parisien les forcera à quitter Paris.
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