Nicolas Revel a annoncé que l’Assurance maladie allait apporter son soutien « institutionnel, technique et financier » à un projet de recherche du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) visant à améliorer la qualité des soins.
Le directeur général de la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM) a présenté jeudi la bonne nouvelle à Montpellier lors du 17e congrès du CNGE. « Pour améliorer nos connaissances des données de santé et des pratiques professionnelles, nous devons soutenir la recherche, a déclaré Nicolas Revel (photo), devant quelques centaines d’enseignants, chercheurs et internes en médecine générale. Mon ambition est d’être davantage aux côtés de ceux qui favorisent ces pratiques. »
Le patron de la CNAM, qui assistait pour la première fois au rendez-vous annuel des généralistes enseignants, a précisé ses intentions lors d’un débat consacré à l’efficience. « Il s’agit de financer un projet de recherche qui a vocation à éclairer les décisions stratégiques pour améliorer le système de santé, les pratiques et les rémunérations », a développé Nicolas Revel, qui table sur un groupe de recherche de « 1 000 à 2 000 généralistes ».
Vecteur de qualité des soins
Cette annonce, accueillie par une salve d’applaudissements, faisait écho à l’intervention du Pr Olivier Saint-Lary, qui quelques minutes auparavant présentait l’ambition du collège de déployer un groupe de recherche s’appuyant sur les 35 départements de médecine générale et 9 135 généralistes maîtres de stage. « La recherche est un vecteur essentiel de la qualité des soins, il permet d’améliorer la connaissance et de mener des actions de santé publique, a lancé l’enseignant de Paris-Ouest. Il faut développer le recueil de données de qualité en s’appuyant sur des réseaux de médecins. »
L’idée n’est pas de reproduire un PMSI* ambulatoire mais de produire des données par la recherche, a précisé Olivier Saint Lary, pilote de ce projet. « Il faut que cela soit faisable et que les logiciels permettent le recueil de données de manière naturelle sans que cela demande un effort aux médecins », a-t-il ajouté.
L’enseignant n’a pas précisé le nom du projet, quelles données seraient recueillies ni quels axes prioritaires de santé publique feraient l’objet des premières recherches.
Les sociétés savantes, nouveaux partenaires
Il a cependant assuré que le projet du CNGE était « structuré, cohérent », et respectait le cadre législatif sur la protection des données individuelles, ayant reçu l’aval de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés).
Olivier Saint-Lary a refusé d’avancer le montant de l’enveloppe qui pourrait être allouée par l’assurance-maladie à ce projet. Il a cependant indiqué que cette initiative avait vocation à s’inscrire dans la durée et nécessiterait des « financements sérieux ».
En annonçant son soutien au projet du CNGE, le patron de la CNAM montre son intérêt pour la recherche, qu’il considère comme un « levier » pour améliorer la qualité des soins. « Nous avons les moyens de maîtriser l’évolution des dépenses grâce à la pertinence, la prévention et le meilleur parcours des patients », a-t-il développé. Après l’aménagement de la ROSP ou la récente campagne de communication sur la lombalgie, réalisés avec le Collège de la médecine générale, le DG de l’Assurance maladie montre qu’il ne dessine pas l’avenir de la médecine libérale avec les seuls syndicats mais donne toute sa place aux sociétés savantes.
* Programme de médicalisation des systèmes d'information mis en place par l'Assurance maladie
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