Comme chaque année au début de l'été, l'assurance maladie lance ses ballons d'essais pour réaliser les économies. Certaines de ses propositions sont ensuite reprises dans le PLFSS élaboré par le gouvernement. Pour cette édition, en écho avec la réforme promise début septembre, l'accent est mis sur l'innovation organisationnelle. La santé mentale est également au cœur de la réflexion pour une optimisation de la prise en charge. Son poids dans les dépenses de santé est très lourd. Davantage que le cancer ou les seules maladies cardiovasculaires, elle représente 14,5 % des dépenses. Le médicament, s'il n'est pas oublié, occupe pour une fois une place secondaire. Comme si au cours des années précédentes, les différents gouvernements avaient usé jusqu'à la corde cette piste facile d'économies aux lieu et place des réformes de structure.
Génériques, économie de 160 millions
En 2019, l'assurance maladie retient dans son document de travail des mesures très classiques. Citons l'économie de 160 millions d'euros générée par la diffusion de médicaments génériques avec un taux de substitution cible fixé à 90 % et les incitations à la prescription de biosimilaires. Pour ce dernier point, l'assurance maladie attend les premiers résultats de l'initiative lancée en février dernier. Les établissements volontaires seront intéressés aux bénéfices produits par les prescriptions exécutées en ville des biosimilaires de l'insuline glargine et des anti-TNF alpha. En cas de succès, l'initiative sera étendue à d'autres classes de biosimilaires.
GLP1/diabète : 285 millions d'économie
Sur le volet de la maîtrise médicalisée de la prescription médicamenteuse, une économie de 285 millions d'euros est programmée. Le diabète est dans l'œil du viseur, et notamment la classe des analogues du GLP1. Outre le recours à la metformine jugé insuffisant, les analogues au GLP1 occupent une place centrale dans l'arsenal thérapeutique. Ils représentent 47 % des initiations de traitement injectable contre 53 % pour l'insuline en contradiction avec les recommandations de la HAS. L'assurance maladie note toutefois l'écart entre la HAS et la position de la Société française de diabétologie qui retient pour cette classe un accès plus précoce du fait de son effet cardiovasculaire protecteur. Le document de l'assurance maladie tranche sans surprise en faveur des thèses de la HAS en mettant en avant l'impact significatif sur les dépenses du fait d'un coût élevé. Autre argument, si l'on compare la consommation des analogues au GLP1 dans cinq pays européens, la France occupe le premier rang. Outre le renforcement d'échanges confraternels « sur la prescription efficiente des antidiabétiques », l'assurance maladie appelle à une baisse de prix notable des GLP1 pour 2019. « Malgré leur extension d'indication à l'insulinothérapie et leurs parts de marché croissantes, le prix de cette classe n'a que peu évolué ». Les industriels concernés sont pour le moins prévenus.
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