Le Dr Michel Chassang, officier de la Légion d’honneur, l’hommage de Castex et du monde de la santé

Publié le 04/04/2024
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L’ancien médecin généraliste du Cantal et patron emblématique de la CSMF a reçu mercredi soir les insignes d’Officier de la Légion d’honneur de la part de l’ex-Premier ministre Jean Castex.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Est-ce le récipiendaire ou son parrain qui avait choisi la date ? Coïncidence ou clin d’œil avec l’actualité du moment, la remise à Paris par Jean Castex des insignes d’Officier de la Légion d’honneur au Dr Michel Chassang s’est tenue mercredi 3 avril, la veille d’une séance de négociation supposée cruciale pour la convention médicale, comme le généraliste du Cantal en a tant menée par le passé pour le compte de la CSMF. Une séance conventionnelle finalement reportée ce jeudi matin en raison de la colère des cliniques et des spécialistes libéraux qui y travaillent…

« Un partenaire loyal, un poil roublard, mais animé du sens du compromis »

Jean Castex à propos du Dr Michel Chassang

Cette cérémonie fut l’occasion pour l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron (aujourd’hui patron de la RATP) de mettre en évidence les grandes qualités de négociateur du médecin d’Aurillac, actuel vice-président du Conseil économique social et environnemental (Cese), mais aussi, en creux, l’importance des corps intermédiaires souvent négligés. Et Jean Castex de saluer comme un interlocuteur « indispensable » celui qui fut ancien président de l’Unof (branche généraliste de la CSMF), puis de la puissante centrale confédérale en enfin de l’Unapl (Union nationale des professions libérales). Dépeignant en Michel Chassang « un homme qui a consacré une bonne partie de sa vie au dialogue social », « un partenaire loyal, un poil roublard, mais animé du sens du compromis » et même « une figure incontournable du paritarisme de ces dernières années ».

Bertrand, Touraine, Le Guen… des anciens ministres aux profils variés

Dans la vaste galerie hypostyle du Cese aux célèbres piliers, la présence de de cinq anciens ministres de bords différents – Xavier Bertrand, Nora Berra, Marisol Touraine, Jean-Marie Le Guen et Agnès Firmin-Le Bodo –, mais aussi de Thomas Fatôme, actuel directeur général de la Cnam, et d’un de ses prédécesseurs Frédéric van Roekeghem et les applaudissements nourris de l’assistance valaient visiblement approbation au parcours de Michel Chassang.

Au passage, Jean Castex a profité de l’occasion pour prononcer un quasi mea culpa au nom des pouvoirs publics. « Sur le numerus clausus, nous avons manqué de clairvoyance », a-t-il confié, avant d’espérer tout haut que la réforme engagée de l’accès aux études de santé « ne soit pas détournée de son objet ».

Compagnons de route et de combat

Le Dr Michel Chassang a préféré célébrer pour sa part ses anciens compagnons de route, médecins et soignants acteurs de l’interprofessionnalité, mais aussi bien sûr praticiens libéraux syndicalistes – avec un hommage appuyé à deux confrères aujourd’hui disparus – son prédécesseur à la CSMF, le Dr Claude Maffioli et son successeur à la tête de l’Unof et grand ami le généraliste Michel Combier – sans oublier le Dr Franck Devulder, gastro-entérologue et actuel président de la Confédération.

Et puis, évoquant un « choc des cultures » parfois rude entre le monde médical libéral et les pouvoirs publics, il a terminé par un aphorisme en forme de conseil aux leaders syndicaux d’aujourd’hui : « La négociation est un art difficile ! ». Avant de conclure par un plaidoyer pour le Cese, troisième assemblée de la République, pour le compte de laquelle il a travaillé sur la dépendance et la fin de vie ces dernières années. Un Cese présenté par le Dr Chassang comme un autre rouage essentiel du dialogue social. Dans une époque où, glisse-t-il en substance, l’invective prend si souvent le pas sur l’échange, « certains voudraient le voir disparaître ? Quelle erreur ! »

P. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr