C’est dit : le gouvernement ne remettra pas en cause les 35 heures dans les hôpitaux. A la veille d’une réunion sur le sujet entre la direction de l’AP-HP et les syndicats en colère, l’équipe Valls tente par avance de déminer un terrain explosif. Après Marisol Touraine, il y a quelques jours, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a donc, à son tour, assuré dimanche sur France 5 que les 35 heures devaient demeurer à l'hôpital. "Le principe des 35 heures, s'il y a un endroit où il doit être appliqué, c'est à l'hôpital", a martelé le Dr Le Guen, médecin de profession et ancien président du conseil de surveillance de l’AP-HP. "Je ne connais pas de gens travaillant dans un métier avec autant d'intensité de travail et autant de nécessité de récupérations". Donc à ses yeux, revenir sur les 35 heures, comme l'a suggéré récemment le député UMP Bernard Debré, n'est "pas raisonnable", "pas sérieux".
Il y a quelques mois, Lionel Jospin avait pourtant concédé que son gouvernement avait fait une erreur au début des années 2000 en appliquant la RTT dans le monde hospitalier. Jean-Marie Le Guen admet que la semaine de 35 heures à l'hôpital a été appliquée "du haut vers le bas, sans tenir compte de la réalité de l'organisation du travail". "Il y a beaucoup de gâchis", a expliqué le secrétaire d'Etat, pour qui il faut instaurer un "dialogue de confiance, y compris à l'AP-HP" pour changer cela. "L'organisation future de l'hôpital est une organisation beaucoup plus souple où le progrès médical ne cesse de révolutionner les organisations" concède celui qui campe à l’aile droite du PS et estime que le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, veut "moderniser" l'organisation du temps de travail à l'hôpital, ce qui provoque une série de mobilisations.
La réunion de mardi à l’AP-HP sera, de ce point de vue, cruciale. Actuellement, plus de 60% des agents travaillent 7h36 par jour (38 heures/semaine) ou 7h50 (39h10), avec un nombre de RTT allant de 18 à 20 jours par an, auxquels s'ajoutent des journées propres à l'AP-HP. Mais en raison du manque de personnel, les journées non prises s'accumulent sur les comptes épargne temps. Un stock évalué à 74,7 millions d'euros fin 2014, selon la direction. Une réorganisation du temps de travail des quelque 75.000 personnels des 38 établissements de l'AP-HP permettrait d'économiser 20 millions d'euros et de préserver plus de 4.000 postes en 4 ans estime la direction de l’AP. Les médecins, qui disposent d'un statut particulier, ne sont pas concernés.
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