Grève larvée, critiques en rafale, dialogue au point mort… Lorsqu’il y a presque un an, Manuel Valls a lancé l’idée d’une vaste concertation avec les acteurs de santé, savait-il où il mettait les pieds ? Oui, sans aucun doute. Les blouses blanches sont un public exigeant et ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement peine à les convaincre. Mais le Premier ministre est de ceux qui aiment les défis et, paraît-il, ne déteste pas la bagarre… S’il a mis son équation personnelle dans la balance, c’est aussi parce qu’à ses yeux le jeu en valait la chandelle. Il fallait sortir d’un climat électrique avec les praticiens, sans rien lâcher d’une généralisation du tiers payant, honnie de ces derniers, mais bénie par les assurés. À ce jour, le challenge reste pourtant à relever, et la censure partielle du Conseil constitutionnel sur le TPG n’a pas vraiment calmé les esprits, la CSMF réclamant encore récemment rien moins que la démission de la ministre de la Santé…
C’est dans ce contexte assez tendu que va donc se tenir la semaine prochaine la « Grande Conférence de Santé ». Une formule déjà essayée par le passé, mais avec, a priori, moins de participants cette fois puisque les médecins de ville devraient rester ce jour-là de leur côté. Politique de la chaise vide qui peut se lire comme de la mauvaise humeur, mais aussi de la désillusion, tant il est vrai que pour vos représentants la messe est dite. Il faut dire que la situation est inédite : alors que d’habitude ce genre de
« Grenelle de la santé » est convoqué avant une réforme, celui-ci se réunira au lendemain de la promulgation de la loi Touraine.
Pour le gouvernement, tout l’enjeu est donc désormais de prouver aux acteurs de santé, et en particulier des soins primaires, qu’il reste du grain à moudre d’ici à la fin du quinquennat. Parions pourtant que, malgré l’invitation réitérée du Premier ministre cette semaine dans nos colonnes, vos syndicats ne changeront pas d’avis. Non loin de Matignon, ils fourbiront néanmoins leurs propres propositions. En creux, il faut y voir de leur part le signe que les ponts ne sont pas totalement coupés avec les pouvoirs publics. Il suffirait sans doute qu’après avoir donné le cap sur son « virage ambulatoire », le gouvernement se décide à y mettre les moyens. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Manuel Valls y semble disposé… Les optimistes y verront la preuve que, du côté du gouvernement, quelque chose a changé. Cela mérite que vos représentants s’intéressent à ce qui sera annoncé le 11 février…
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