« Brigitte Autran est nommée présidente du comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires », indique un arrêté publié le mercredi 17 août dans le Journal officiel. Ce comité, créé cet été, succède, avec une visée plus large, au Conseil scientifique fondé en 2020 pour orienter l'action du gouvernement français face à la pandémie de Covid-19.
Ce Conseil, qui était présidé par le Pr Jean-François Delfraissy, a cessé d'exister avec la levée de l'état d'urgence sanitaire fin juillet. L'organe qui lui succédera aura pour mission de maintenir une veille sur l'ensemble des risques sanitaires, avec une attention particulière aux conséquences du réchauffement climatique, ainsi qu'aux interactions entre animaux et humains.
Une vision « one health »
Cette vision globale, qualifiée de « one health », est de plus en plus défendue par nombre de spécialistes de santé publique. « Des maladies peuvent être transmises de l'animal à l'homme, ou l'inverse, ou même revenir en boomerang de l'un à l'autre », a détaillé Brigitte Autran dans une interview donnée au Parisien à l'occasion de sa nomination.
« On le sait depuis longtemps mais sans en prendre totalement la mesure », et « aujourd'hui, les politiques publiques doivent prendre en compte ce fait », a-t-elle souligné. Le Pr Autran, dont les recherches ont surtout concerné le VIH, compte composer d'ici à la rentrée l'équipe de ce comité, qui doit comporter une quinzaine de scientifiques.
Vers une stratégie « zéro monkeypox » ?
Elle s'est, à cette occasion, exprimée sur différents sujets d'actualité sanitaire, à commencer par la pandémie Covid-19, dont elle prévient qu'elle n'est pas achevée et risque de connaître un nouveau pic à la rentrée après le creux actuel.
Mais elle a aussi différencié la lutte contre le Covid-19, dans laquelle il apparaît illusoire d'éliminer totalement la circulation du virus, de celle contre la variole du singe. « Une stratégie "zéro monkeypox" est possible, contrairement à celle du "zéro Covid" », a-t-elle assuré, appelant à accélérer les campagnes de vaccination, à l'instar des associations LGBTQ+. « De par sa nature, ses voies de transmission, c'est un virus qu'on peut maîtriser. »
(Avec AFP)
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