Dans le cadre du projet de budget rectificatif pour 2022, les sénateurs ont voté dans la nuit de mardi à mercredi 3 août, 20 millions de crédits pour lancer la mise en place d’une carte Vitale biométrique.
Les sénateurs ont adopté par 242 voix contre 95 un amendement porté par Philippe Mouiller (LR) prévoyant « les premiers crédits permettant de lancer dès l’automne 2022 le chantier de la mise en place d’une carte Vitale biométrique ». L'objectif, selon M. Mouiller, est de lutter contre la fraude, qui atteindrait « 6 milliards d'euros, selon l'estimation la plus basse ». C'est une demande forte du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Cet amendement « va accélérer les choses », a indiqué le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, qui a levé le gage. Il a toutefois souligné que « l'enjeu essentiel est de recueillir l'adhésion des professionnels de santé ».
En effet cette mesure ne fait pas l’unanimité à l’image de la réaction de Philippe Besset, le président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France, qui dans un tweet a jugé la mesure inutile.
Carte vitale biométrique: le sénat gaspille 20 millions pour une mesure inutile et passéiste qui peut faire perdre du temps médical. Lutte contre la fraude = e-prescription, App CV, INS @Senat @Sante_Gouv @Assur_Maladie
— Philippe Besset (@PhilippeBesset) August 3, 2022
La position de la majorité présidentielle, qui avait rejeté une proposition LR sur le sujet fin 2020, semble avoir évolué. Le ministre de la Santé, François Braun, avait proposé récemment la mise en place d'une « mission parlementaire » sur cette carte Vitale biométrique, réclamée de longue date par la droite et l'extrême droite.
Dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, le débat s'est cristallisé sur le choix des sénateurs LR de « gager » ces nouvelles dépenses sur le budget dédié à l'aide médicale d’État. « Indigne », s'est insurgée l'écologiste Raymonde Poncet Monge, sa collègue Mélanie Vogel fustigeant « une aberration de prendre des crédits qui servent à soigner des gens ».
Les trois groupes de gauche, PS, CRCE à majorité communiste, et écologiste, ont voté contre l'amendement.
(Avec AFP)
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