Alors qu’environ 4 millions de français consomment des benzodiazépines à visée hypnotique, la HAS vient de se prononcer en faveur d’une baisse de leur remboursement. Avec en toile de fond la volonté de réduire la consommation et le mésusage de ces psychotropes.
SMR faible
« Face à l’effet faible des benzodiazépines sur le sommeil et dans la continuité des actions menées par la HAS, la Commission de la Transparence (CT) a en effet positionné au plus bas niveau d’intérêt les benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés ». Dans un communiqué publié ce matin la Haute autorité de santé livre un verdict sans concession au sujet des benzo à visée hypnotiques. Après réévaluation, l’agence n’accorde plus qu’un SMR faible à ces médicaments jusque là plutôt bien notés. Une décision «qui devrait entraîner une diminution de leur taux de remboursement à 15%, contre 65% auparavant ».
Les experts de la HAS ont mis en balance « la faible efficacité de ces médicaments sur la durée du sommeil » d’une part et leurs « effets délétères bien connus » (somnolence diurne, troubles de la mémoire, chutes, accidents,…) d’autre part, ainsi que le risque de dépendance. Résultats : « le rapport efficacité/effets indésirables des benzodiazépines hypnotiques et molécules apparentées est faible à court terme et insuffisant au-delà de 4 semaines ». D’où la réévaluation à la baisse de la HAS.
Sept molécules et leurs génériques sont concernés : l’estazolam (NUCTALON), le loprazolam (HAVLANE), le lormétazépam (NOCTAMIDE), le nitrazépam (MOGADON), le témazépam (NORMISON), le zolpidem (STILNOX), zopiclone (IMOVANE).
Réduire la surconsommation et le mésusage
Au delà de la question du remboursement, la HAS souhaite surtout améliorer l’usage de ces médicaments et contrer leur utilisation chronique. La durée de prescription est théoriquement limitée à 4 semaines, mais dans la pratique leur consommation peut s’étendre sur plusieurs mois voire plusieurs années...
Face à cette surconsommation et à un mésusage important, "la Haute autorité de santé (HAS), la Direction générale de la santé (DGS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se sont déjà engagées depuis 2012 dans un plan d’action concerté et ont lancé des signaux d’alarme afin de promouvoir une utilisation réduite de ces produits », rappelle le communiqué. La commission de la transparence va dans le même sens et préconise, outre la baisse du taux de remboursement , « une prescription à la plus faible dose et pour la plus courte période possible, en seconde intention après échec des thérapies cognitivo-comportementales ». «Le constat de faible intérêt thérapeutique des benzodiazépines devrait aussi permettre de développer l’usage et l’accès aux thérapies non médicamenteuses » espère la HAS.
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