La désertification médicale sera une nouvelle fois au cœur des débats pour la ministre de la Santé ce mardi 28 novembre. Agnès Buzyn se rend dans l’Eure pour un déplacement placé sous le signe des solidarités et de la protection de l’enfance, mais aussi de démographie médicale. À midi, elle partagera en effet un « déjeuner républicain » sur ce thème.
À sa table, des professionnels de santé et des élus pour échanger autour du problème de la désertification médicale, sujet qui, une nouvelle fois, a suscité des débats houleux au Sénat lors des discussions autour du PLFSS 2018. L’annonce du nouveau plan contre les déserts mi-octobre, qui renforce les mesures incitatives et prévoit notamment des fonds supplémentaires pour les ARS n'a pas satisfait tous les élus. La preuve, une centaine de sénateurs de droite ont défendu des amendements – sans succès – visant à un conventionnement sélectif des médecins dans les zones surdenses (un départ pour une arrivée). Parmi eux, le sénateur UDI de l’Eure, Hervé Maurey, qu’Agnès Buzyn pourrait retrouver à sa table demain. Ce dernier souhaitait l’expérimentation du conventionnement sélectif pour une durée de trois ans.
Il faut dire que la densité médicale des généralistes dans l’Eure est parmi les plus faibles par rapport aux autres départements, avec 96,8 généralistes en activité régulière pour 100 000 habitants. Une densité qui a chuté de 5 % entre 2010 et 2016. Hervé Maurey avait notamment déclaré être « extrêmement déçu par ce que propose la ministre de la Santé ». « Depuis 25 ans, chaque plan de gouvernement ressemble au précédent ».
La ministre en soutien de la profession
Pour l’instant l’idée de coercition n’a trouvé écho chez aucun ministre de la Santé, qu'il s'agisse de Marisol Touraine ou Agnès Buzyn. Cette position n’est sans doute pas étrangère au fait que la coercition soulève toujours la ferme opposition de la profession. Après le Dr Philippe Vermesch, président du SML, mercredi sur Public Sénat, qui défendait la liberté d’installation, c’est aujourd’hui le Dr Jean-Paul Hamon, patron de la FMF, qui évoquait le sujet sur Europe 1. « Agnès Buzyn et Edouard Philippe ont compris au moins une chose, il ne faut pas de coercition, déclare ainsi le généraliste de Clamart. Car les jeunes resteraient encore davantage dans le salariat et les déserts s’amplifieraient ». Il ne minimise pourtant pas l’ampleur du phénomène : « les déserts médicaux sont en train de s’aggraver de manière colossale » juge-t-il. Et le doublement des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) promis par Emmanuel Macron est, selon lui, une fausse bonne idée : « Ce n’est pas la solution, c’est une des solutions. La MSP aujourd’hui, c’est le dispensaire du 19e siècle et le centre de santé du 20e siècle, c’est le gouffre financier. »
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