Le docteur Elias Lahham, président du Forum national syrien est en visite dans l'Hexagone pour tenter de mobiliser l’attention des Français sur les effets délétères de l’embargo européen à l’encontre de la Syrie. Instauré en 2012, il priverait, dit le médecin, les hôpitaux de toute possibilité de faire face aux milliers de blessés. Selon son organisation, la guerre de Syrie aurait entraîné la mort de 200 000 personnes et provoqué un million de blessés et handicapés.
Invité à l’Assemblée nationale par le député et médecin Gérard Bapt, le chirurgien de l’hôpital français de Damas relate l’extrême précarité de la vie actuelle des Syriens. Formé à l’université de Strasbourg, il exerce dans la clinique Saint-Louis, que les Syriens ont appelé « hôpital français », notamment parce qu’il est lié à la Congrégation française des filles de la Charité. Bel établissement autrefois, celui-ci, comme tous les hôpitaux syriens subit les incessants bombardements et le manque de matériels médicaux. L’approvisionnement ne peut plus se faire directement et est en réalité livré à grand prix par la contrebande libanaise.
Les médecins fuient la Syrie
Le peuple est sans espoir. Les traumatismes physiques sont les plus impressionnants. Mais le chirurgien évoque aussi les troubles psychiatriques et psychiques comme des effets de la guerre et de la violence. Très grave est la difficulté de trouver un médecin pour prendre en charge les victimes. Ne se voyant pas d’avenir dans ce pays déchiré et meurtri, les médecins et les plus éduqués choisissent l’exode. Signe de l’extrême misère de la population, on assiste, selon le médecin, à un effondrement de la natalité. Et le président du Forum national syrien d’appeler l’Europe à aider les hôpitaux et les médecins syriens encore présents sur le terrain.
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