Les stomatologues et ophtalmologues travaillent depuis plusieurs années avec des assistants de cabinet. Les premiers bénéficient d’assistants dentaires au même titre que les dentistes. Ces assistants doivent être titulaires d’un diplôme spécifique de niveau BAC et sont salariés par le médecin. Le salaire peut aller du SMIC à 1 500 euros nets mensuels pour un débutant. Ils réalisent des tâches administratives et de suivi de dossier, s’occupent de l’installation du patient dans le cabinet, gèrent l’hygiène et les stocks de matériel, assistent le médecin sur certains actes… Ce métier est encadré par la loi Touraine de 2016.
Le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML) et stomatologue à Saint-Raphaël (Var), travaille lui-même avec trois équivalents temps plein (ETP) dans son cabinet. « Une personne s’occupe du secrétariat, une autre m’assiste pendant la consultation quand la troisième installe le patient suivant, explique-t-il. Cela m’a permis d’augmenter mon activité de 30 %. »
Réduction des délais de rendez-vous
Chez les ophtalmologistes, l’assistanat est différent puisqu’il s’effectue la plupart du temps en collaboration avec des orthoptistes, une profession paramédicale nécessitant une formation de trois ans. Ils travaillent dans le cadre du protocole de coopération RNO (renouvellement d’optique), en place depuis 2015 et les orthoptistes peuvent aussi réaliser certains examens via des contrats de coopération. Leur interprétation est ensuite laissée au médecin. Les orthoptistes peuvent être salariés de l’ophtalmo ou avoir le statut libéral puisqu’ils disposent de leur propre nomenclature. Pour le salariat, l’ophtalmo peut bénéficier d’un contrat d’aide à l’embauche de 30 000 euros sur trois ans.
Gain d’activité
Le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a aussi évalué un gain d’activité de 30 % lorsque le médecin travaille en collaboration avec le paramédical. « Cela nécessite cependant de changer sa façon de travailler et des réagencements de cabinet », précise-t-il. Aujourd’hui, pas moins de 60 % des ophtalmologistes sont assistés dans leur exercice.
Le dispositif des assistants de cabinet pourrait également être étendu à d’autres spécialités. C’est le souhait du Dr Patrick Gasser, gastro-entérologue et président de l’UMESPE, la section spécialistes de la CSMF. « Les dermatologues et les endocrinologues le demandent depuis plusieurs années, mais on a besoin d’assistants dans toutes les spécialités. Il faut désormais construire ce nouveau métier et en déterminer les compétences afin d’offrir une prise en charge optimale à nos patients », conclut-il.
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