« Face à l’intolérance, à nous de faire la différence ». À l’occasion de la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, le gouvernement a lancé sa campagne de communication ; laquelle a pour but de favoriser la visibilité et l’acceptation des minorités sexuelles au sein de la société française, ainsi que de diminuer les actes de discrimination et de violences, dont sont victimes les personnes LGBT +.
Une conférence de presse a été organisée ce matin avec Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé et Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France et la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH). Cette campagne, acte I du Plan national d’actions pour l’égalité des droits contre la haine et les discriminations anti-LGBT +, lancé le 14 octobre 2020, se déploiera dès ce lundi 17 mai et pendant trois semaines.
Des discriminations non sans conséquence pour la santé
Et si le ministère de la Santé et Santé Publique France sont parties prenantes sur cette campagne, c'est parce que les discriminations à l'encontre des personnes LGBT + ont des conséquences sur leur santé. En effet, les données publiées ce jour dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) thématique traitant des liens entre discriminations et santé mentale – sont alarmantes : 85 % des personnes transgenres sont victimes de transphobie au cours de leur vie et plus de la moitié (56 %) des personnes transgenres interrogées via les réseaux sociaux en 2014 déclarait avoir fait une dépression suite à des actes transphobes et 18 % une tentative de suicide.
Chez les femmes, la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés (EDC) dans l’année et des symptômes dépressifs actuels est deux fois plus importante chez les bisexuelles ou lesbiennes que chez les hétérosexuelles (respectivement 13 % vs 8 % et 24 % vs 13 %), tout comme la prévalence des pensées suicidaires (13 % vs 5 %). Chez les hommes, les prévalences des symptômes dépressifs actuels (8 % vs 4 %), de l’EDC (15 % vs 6 %), et des idées suicidaires (9 % vs 4 %) sont également plus de deux fois plus importantes chez les gays ou bisexuels que chez les hétérosexuels.
Renoncements aux soins
Cette vaste étude montre que la santé mentale des personnes LGBT + est atteinte par ce climat de non-acceptation et de violence, au sein des familles et du monde médical : une personne sur quatre a déclaré avoir renoncé à voir un médecin au cours des douze derniers mois, de crainte d’être discriminée du fait de sa transsexualité. De même, 49 % des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FsF) et 40 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HsH), n’ont jamais parlé de leur orientation sexuelle à leur médecin. Dans 80 % des cas, la question n’a pas été posée par le médecin. Pire encore : 18 % affirment avoir reçu une discrimination dans leur accès aux soins, dont 32 % de personnes transgenres.
#IDAHOT | Aujourd'hui, c'est la journée mondiale contre l'Homophobie, la Transphobie et la Biphobie.
— Ministère chargé de l'égalité (@egalite_gouv) May 17, 2021
➡ Parce que le chemin vers l’égalité réelle reste encore long pour les personnes LGBT +, @HelenaDalli et @ElisabethMoreno s’engagent en France et en Europe. pic.twitter.com/mtzA1qb9r3
Interrogé sur la mise en place d’annuaires de praticiens prenant en charge des personnes LGBT, le Pr Jérôme Salomon a dit miser sur une prise en charge globale de tous les publics : « Je souhaiterais que l’ensemble des médecins soit friendly », indiquant que la formation des jeunes, des futurs professionnels de santé et le développement professionnel continu prennent en compte ces nouvelles problématiques.
Un nouveau site et un podcast
Le gouvernement invite à consulter son nouveau site Questionsexualité.fr, renseignant sur les questions de discrimination et de sexualité. De plus, une série de podcasts, intitulée « Et alors » a été produite ; celle-ci recueille des témoignages de personnes LGBT + et raconte l'acceptation de leur identité dans leurs cercles proches.
Aimez qui vous voulez.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 17, 2021
En cette journée contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, nous portons ce message haut et fort.
Par ailleurs, la Ville de Paris va se déclarer « zone de liberté LGBTQI + », en réaction à « l’inquiétant recul des droits et la répression » des minorités sexuelles et de genre dans le monde, a annoncé à la mi-journée la mairie dirigée par Anne Hidalgo ; laquelle réaffirme « son soutien à l'égalité des droits sexuels et reproductifs des personnes LGBTQI +, notamment la PMA (procréation médicalement assistée) universelle et gratuite aux couples de femmes, ainsi que son positionnement pour l'interdiction des thérapies de conversion en France ».
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