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L'infirmière interpellée sera jugée le 25 septembre

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Publié le 18/06/2020
Lors de la manifestation pour l'hôpital mardi 16 juin, l'infirmière Farida C a été interpellée pour "outrage et jets de projectiles sur les forces de l’ordre", et placée en garde à vue. Elle a été libérée, mais sera convoquée devant le tribunal correctionnel le 25 septembre, a annoncé le parquet de Paris. Elle travaille à l'institut Paul-Brousse de Villejuif depuis huit ans. Les vidéastes sur Twitter ont suivi son arrestation.
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Crédit photo : arnaud janin

Mardi 16 juin, place des Invalides à Paris, la manifestation des hospitaliers arrive au terme de son parcours. La tension monte entre manifestants et forces de l'ordre avec jets de projectiles et lacrymogènes et charges des CRS. En direct sur BFM TV, Farida C., vêtue de sa blouse blanche, de son masque et de son badge d’infirmière, jette plusieurs projectiles en direction des policiers. Elle leur fait également des doigts d’honneur. Quelques minutes après, une vidéo montre la même infirmière traînée puis immobilisée par plusieurs policiers contre un arbre. D’autres plans encore, diffusés aussi sur les réseaux sociaux, montrent l’infirmière traînée au sol par une lanière de son sac à dos puis immobilisée au sol par trois CRS. A cet instant, elle n’est plus tenue par les cheveux, comme cela a pu être écrit. «Je fais de l’asthme», répète-t-elle, réclamant à de nombreuses reprises sa Ventoline au moment où les CRS l'embarquent. Un policier lui rétorque : «Fallait réfléchir avant.»  Une fois debout, Farida C. saigne au niveau du front. Elle est escortée par deux agents, un homme et une femme. Cette dernière, à nouveau, tient Farida par les cheveux. Son collègue lui dit : «Pas de violence hein, on est filmés.» «Reçu, reçu», répond-elle. Les vidéastes présents ne peuvent filmer que par bribes la scène car ils sont constamment repoussés par les forces de l'ordre.

Elle a craqué

Farida C, 50 ans, travaille au service gériatrique de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Lors de son audition, elle a reconnu avoir jeté des cailloux en direction des forces de l'ordre. Mais elle raconte avoir craqué. Elle a décrit la dureté de son métier, des journées de travail de 10 à 14 heures au plus fort de la crise, le décès de 20 patients dans son service, le fait qu'elle a été contaminée.

Ni médailles ni lacrymos, mais des lits et du fric !!

Le jeudi 18 juin, une centaine de manifestants, parmi lesquels des infirmières et aides-soignantes en blouse blanche, se sont réunis devant l'hôpital Robert-Debré autour d'une large pancarte: "Ni médailles, ni lacrymos: des lits, du fric". Leut but est de maintenir la pression sur le gouvernement pendant la période du Ségur de la santé.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr