Avec seulement quatorze installations pour trente départs à la retraite au 1er janvier 2017, le département de l'Eure est un des plus sensibles en termes de démographie médicale. Pour répondre à cette baisse alarmante du nombre de médecins, le conseil départemental a dévoilé en début de semaine un ensemble de propositions pour retrouver son attractivité. Il n'a cependant pas précisé quel budget global y sera consacré.
« Le département se positionne de façon forte pour répondre à une grande inquiétude des habitants, explique la députée de l'Eure et généraliste Marie Tamarelle-Verhaeghe, également membre du conseil départemental. Ces mesures sont très positives et prennent en compte tous les publics, le jeune médecin, son conjoint, l'environnement de travail, la prévention... ».
Le département mise sur des mesures en faveur de l'accueil de jeunes médecins. En proposant aux internes un forfait transport de 200 euros par mois et une aide pour trouver un logement, l'Eure espère bien inciter ces futurs médecins à rester. Une application mobile à destination des étudiants en médecine sera développée pour vanter les atouts du territoire (culture, sports et loisirs).
Aide pour les internes
Le conseil départemental prévoit également de recruter deux agents administratifs en charge d'un guichet départemental d'accueil des jeunes médecins. Ils seront chargés de mettre en œuvre les aides aux stagiaires, coordonner les projets d'installation et faciliter l'emploi des conjoints avec l'aide d'un cabinet de recrutement. « Cela répondra à une ressource qui n'est malheureusement pas enseignée pendant nos études et propose des outils pour voir autrement l'exercice de la profession », complète la députée.
Le plan d'action du conseil départemental contient également tout un volet prévention et d'organisation des soins sur le territoire. Une enveloppe de 700 000 euros sera allouée à l'achat d'un « Mammobile », sorte de petit camion dédié au dépistage du cancer du sein pour les femmes éloignées des cabinets de radiologie.
Prévention
Le département souhaite investir dans des projets innovants. En complément de l'ARS, il propose d'aider financièrement les établissements sanitaires et médico-sociaux à s'équiper en télémédecine, à encourager les consultations en ophtalmologie dans les collèges, favoriser les dépistages des cancers utérins et colorectaux et la vaccination des personnes âgées.
Enfin, le département compte encourager la création de Pôles de santé libéraux ambulatoires, grâce à une aide méthodologique et financière de l'ARS et de l'Union régionale des médecins libéraux (URML). « Il est important d'encourager ces structures de groupe et d'apporter un appui à des professionnels de santé qui souhaitent se lancer », conclut le Dr Marie Tamarelle-Verhaeghe.
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