Consultation infirmière, droit de prescription, actes de soins, prévention… Dans un livre blanc présenté mercredi, l'Ordre infirmier formule 26 propositions visant à « faire évoluer les textes qui encadrent l'exercice de la profession ». « Fruit d'une (...) consultation inédite » ayant mobilisé « plus de 20 000 infirmières et infirmiers dans toute la France », ce document a été remis vendredi à Agnès Buzyn.
Soulignant être la « première profession du secteur de la santé », les infirmiers regrettent des réformes successives trop centrées sur les médecins.
61 % des infirmiers adaptent déjà quotidiennement des posologies
« Ces dernières années, le champ de compétences s'est élargi mais cela est insuffisamment reconnu juridiquement et financièrement », explique l'Ordre, déplorant « l'inadéquation du cadre réglementaire avec les pratiques » du terrain.
Ainsi, 61 % des infirmiers interrogés « déclarent adapter, de manière quotidienne et de leur propre chef, la posologie de traitement », une prérogative normalement réservée au médecin. De même, 69 % « déclarent administrer aux patients de manière quotidienne un médicament sans prescription médicale ».
« Ces glissements de tâches s'expliquent notamment par la volonté des infirmiers de pallier un défaut de l'organisation » du système de soins, justifie l'Ordre. Et celui-ci de donner l'exemple d'un infirmier « seul de nuit pour prendre en charge plusieurs dizaines de résidents » ou dont les patients « ont plusieurs mois de délai avant de pouvoir consulter un médecin ».
Reconnaissance d'une consultation infirmière
« Le glissement de tâches devient de fait une pratique courante mais dangereuse au vu de la responsabilité qui incombe aux soignants », insiste l'Ordre.
Pour pallier cette situation, l'institution réclame donc que la profession soit autorisée à prescrire des antalgiques, des lits médicalisés, des actes de biologie pour les patients chroniques, dont ils devraient aussi pouvoir renouveler et adapter les traitements. La consultation infirmière, qui « existe dans les faits », doit en outre être officiellement « reconnue » selon l'Ordre.
Pour rappel, la loi santé adoptée en juillet prévoit que les infirmiers puissent prescrire des produits antiseptiques et du sérum physiologique, et adapter dans certains cas des traitements en fonction des résultats d'analyses biologiques des patients.
Reste à voir quand paraîtront les textes d'application et s'ils seront satisfaisants, explique-t-on à l'Ordre infirmier.
(Avec AFP)
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