Les médecins attendaient l'arrivée du Midazolam depuis longtemps… Depuis le 17 décembre, ils peuvent s'en procurer, stipule un arrêté publié au Journal Officiel (JO).
Ce médicament, utilisé dans le cadre de pratiques sédatives, est désormais inscrit « sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux », indique le texte de loi. Celui-ci cadre d'ailleurs les situations dans lesquelles la molécule peut être administrée (sédation profonde et continue ou sédation proportionnée) par un médecin.
Une arrivée retardée…
Tout du moins en théorie… Car si dans les faits la mise à disposition du Midazolam en ville est bel et bien effective, les généralistes vont devoir patienter encore quelques mois pour pouvoir s'en procurer.
En effet, d'après un article publié sur le site Vidal, sa mise à disposition en ville est déjà retardée.
« En raison des contraintes de production de ces nouveaux conditionnements spécifiques au marché de ville, MIDAZOLAM ACCORD n'est pas disponible en pharmacie d'officine à la date du 6 janvier 2021. Une mise à disposition effective auprès des grossistes-répartiteurs est attendue dans les prochains mois, selon le laboratoire Accord », peut-on lire dans l'article.
...mais attendue
Promesse d'Agnès Buzyn, réaffirmée par son successeur Olivier Véran, le Midazolam est pourtant la molécule préconisée en produit de première intention dans le cadre de pratiques palliatives, selon les recommandations officielles de la Haute Autorité de santé (HAS).
Bien que retardée, son arrivée dans le circuit ambulatoire est donc accueillie avec enthousiasme par les médecins qui réclamaient sa mise à disposition depuis plusieurs années.
Pour le Dr Olivier Mermet, médecin généraliste et co-pilote du 5e plan national pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie, l'arrivée du Midazolam en ville va « contribuer à assurer la qualité des pratiques sédatives à domicile ».
« C'est une mesure cohérente avec la loi Claeys-Leonetti, dans laquelle il est dit que la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès doit être accessible à l'hôpital mais aussi à domicile ».
Accompagner les médecins
Pour le praticien, qui travaille de concert avec le gouvernement sur le sujet des soins palliatifs, tout l'enjeu sera d'accompagner et former les médecins à cette nouvelle pratique.
« Finalement, les médecins généralistes ont rarement recours aux pratiques palliatives. (...) Nous allons donc les accompagner, ils ne seront pas seuls. », assure le Dr Olivier Mermet. D'ailleurs, selon lui, « la difficulté de cette pratique n'est pas d'ordre médicamenteuse mais davantage organisationnelle ».
« Les médecins devront évidemment se faire accompagner pour apprendre à utiliser cette molécule. Ils pourront s'appuyer sur des équipes de soins palliatifs ou sur la HAD. La collégialité est de mise et même obligatoire dans certains cas, notamment dans le cadre de la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès (SPCMD) », rappelle-t-il.
E-learning, webinaires et guide pratique
Parmi les ressources consultables sur le sujet ? Un vademecum édité avec l'aide de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) « pour donner aux généralistes des informations fiables » relatives à l'utilisation du médicament.
« Des webinaires et des conférences en e-learning seront aussi organisés », ajoute le Dr Olivier Mermet, qui rappelle par ailleurs que des formations spécifiques sont accessibles dans le cadre de la formation continue.
En novembre dernier, la HAS a également republié ses recommandations pour la sédation profonde et maintenue jusqu'au décès, prévues dans la loi Claeys-Leonetti.
Par ailleurs, pour cadrer l'utilisation du Midazolam, la délivrance de la molécule sera fixée à 7 jours, a indiqué le Dr Olivier Mermet.
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