Agnès Buzyn a annoncé ce lundi qu'elle présenterait en septembre un plan pour lutter contre la pénurie de médicaments. Mais sans attendre la rentrée, la ministre de la Santé a dévoilé, lors d'une visite à l'Ordre des pharmaciens, de premières grandes orientations pour renforcer le signalement des ruptures de stock, améliorer l'information de l'ensemble des acteurs mais aussi mieux encadrer le circuit du médicament, du fabricant à la pharmacie.
« Près d'un Français sur quatre s'est déjà vu refuser la délivrance d'un traitement pour cause de pénurie », observe Agnès Buzyn, dans la feuille de route pour les trois prochaines années qu'elle a rendue publique, citant une récente enquête réalisée par BVA pour France Assos Santé.
Des ruptures de stocks de plus en plus préoccupantes
En 2017, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a enregistré 538 signalements de ruptures de stock contre 44 en 2008. Le sujet est devenu d'autant plus préoccupant que les tensions d'approvisionnement concernent plusieurs familles de produits : vaccins, antibiotiques, antiparkinsoniens ou anticancéreux. En mai dernier encore, des médecins s'alarmaient de la pénurie de corticoïdes.
Dans sa feuille de route, Agnès Buzyn entend « promouvoir la transparence et la qualité de l'information de tous les acteurs » et « renforcer la coordination nationale et la coopération européenne pour prévenir les pénuries ». Parmi la trentaine d'actions programmées, la ministre a annoncé la mise en place en septembre d'un comité de pilotage chargé de prévenir et de lutter contre les pénuries de médicaments.
Deux enjeux, le signalement et l'anticipation
Concrètement, le ministère souhaite rendre accessible à tous les acteurs de santé la plateforme DP-ruptures, qui permet aux pharmaciens, à partir du dossier pharmaceutique, d'informer les laboratoires concernés par les ruptures d'approvisionnement. Les associations d'usagers ont proposé que les patients puissent eux aussi, d'ici à 2020, signaler les médicaments indisponibles via une application téléphonique. D'ores et déjà, la loi de santé va permettre aux pharmaciens, lors de la pénurie d'un médicament d'intérêt thérapeutique majeur de le remplacer par un autre. Les laboratoires pharmaceutiques commercialisant des produits ayant déjà fait l'objet de ruptures de stock devront quant à eux élaborer un plan de gestion des pénuries.
Les tutelles sont invitées à assurer une surveillance renforcée de cette problématique. À partir de l'an prochain, l'ANSM sera tenue d'élaborer un bilan annuel des tensions d'approvisionnement.
Ce plan gouvernemental visant à améliorer la disponibilité des médicaments en France fait suite à un rapport du Sénat (octobre 2018) et aux propositions des industriels (février 2019) pour lutter contre les ruptures de stock. Les entreprises du médicament (LEEM) avaient notamment suggéré de définir un ensemble de « médicaments d'intérêt sanitaire et stratégique » pour lesquels les mesures de gestion de pénurie (stocks de sécurité mobilisables, suivi plus précoce des stocks, etc.) seraient renforcées.
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