100 % des soins prescrits seront remboursés par la Sécu et le patient n’aura plus aucun reste à charge. C’est le programme santé du candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Il souhaite supprimer le reste à charge (16,3 milliards) et la part des mutuelles (presque 26 milliards). Comment alors trouver les 42,4 milliards d’euros manquants ?
Prix des médicaments davantage encadrés
La France insoumise souhaite intégrer les mutuelles à la Sécurité sociale. Elle compte aussi encadrer le prix des médicaments (+2,5 milliards) et réguler les coûts des prothèses optiques et dentaires (+ 1,5 milliard). Des économies sur les frais de gestion (+6,9 milliards) seront réalisés et les dépassements d’honoraires supprimés (+7,6 milliards). Au total, 44,5 milliards seraient réinjectés, soit 2,1 milliards de plus que nécessaires. « Une mesure qui permet à tous d’être protégés, et qui rapporte », résume le programme.
Selon un des rédacteurs du programme santé de la France insoumise, Frédéric Pierru, sociologue et membre de la chaire santé de Sciences Po Paris, « la Sécurité sociale n’a cessé de se désengager en faveur des complémentaires. Le système est ainsi très loin de rembourser les soins à 100. Ce qui a amené un système beaucoup plus coûteux et beaucoup plus inégalitaire. » Et d’illustrer son raisonnement par un exemple : la complémentaire santé représente 9 à 10 % des revenus d’un ménage modeste et 3 % de ceux d’un ménage aisé. Elle est souvent indexée sur l’âge, ce qui revient pour les personnes âgées et à risque à payer plus cher. Ce système n’est pas avantageux non plus pour les personnes non salariées. D’où un taux de renoncement aux soins qui a beaucoup augmenté ces dernières années.
Offre de soins en amont
La réforme ne doit pas porter uniquement sur le remboursement. Selon Frédéric Pierru, « il faut encore que l’offre de soins soit suffisante et répartie équitablement sur le territoire ». Le désengorgement de l’hôpital se ferait grâce à une meilleure répartition de l’offre de soins en amont. Un budget de 4 milliards y serait consacré, dont la moitié viendrait du grand plan d’investissement de 100 milliards proposé par Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier souhaite ainsi embaucher 60 000 médecins et personnels soignants lors du prochain quinquennat. Le candidat table sur la réduction de l’absentéisme pour récupérer du temps de travail et souhaite en finir avec le tout-T2A. De manière plus globale, il veut développer un vaste plan de santé publique qui permet de développer des structures relais comme la médecine scolaire jugée en déshérence et la médecine du travail qui reviendrait chacune à 500 millions d’euros, grevés sur le budget de l’Etat.
4 000 centres de santé
La seconde partie du plan offre de soins en amont est un grand plan zéro déserts médicaux via l’installation de 4 000 centres de santé pluridisciplinaires supplémentaires (coût : 2 milliards d’euros). Le plan de la France insoumise rejoint celui d’autres candidats comme Emmanuel Macron qui est de mettre l’accent sur la prévention. En témoigne le coût d’une prise en charge à l’hôpital en moyenne de 450 euros comparé à celui en ville de 45 euros. Le coût du recrutement sur cinq ans de 10 000 médecins et 52 500 soignants a ainsi été évalué à 3 milliards. Au total, l’offre de soins en amont coûterait 4 milliards répartis de la façon suivante : la médecine scolaire et infantile et la médecine du travail reviendraient à 500 millions chacune. Bref, le programme de Jean-Luc Mélenchon table sur un retour à la solidarité nationale voulu par les fondateurs de la Sécurité sociale.
Consulter le livret santé de la France insoumise : https://avenirencommun.fr/le-livret-sante/
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