Le président du groupe mutualiste Vyv Stéphane Junique s'est montré sceptique sur la proposition de Gabriel Attal d'une mutuelle santé à 1 euro par jour pour des personnes aujourd'hui non couvertes, estimant qu'elle risquait d'alourdir le prix de la complémentaire santé pour le reste de la population. « Nous sommes à la disposition » des acteurs politiques « qui ont envie de progresser et de trouver des pistes » pour répondre aux « trous dans la raquette » de la couverture des complémentaires santé, a indiqué Stéphane Junique, le président du groupe Vyv qui avec ses mutuelles MGEN et Harmonie est le principal acteur du secteur.
Mais il ne faut pas mettre en place des dispositifs qui amèneraient d'autres contraintes, ou d'autres difficultés, a-t-il ajouté. « Je ne saurais pas expliquer à nos adhérents que pour un certain nombre de personnes, l'accès à la mutuelle soit facilité, alors que la cherté des cotisations va être encore plus grande pour les adhérents existant », a indiqué Stéphane Junique. « Il y a des effets collatéraux qui ne sont pas mesurés », a-t-il ajouté. Selon lui, la proposition de Gabriel Attal s'apparente, en l'état des informations disponibles, à une extension de la CSS, la complémentaire santé proposée par la Sécurité sociale pour les Français les plus modestes (gagnant moins de 10 166 euros par an pour une personne seule).
Hausse des cotisations à craindre
Or la CSS est financée par les clients des complémentaires santé via une taxe (la TSA) assise sur leurs cotisations. La proposition du Premier ministre s'inscrit dans un contexte de nette augmentation du prix des complémentaires santé ces dernières années, avec notamment une hausse de cotisation élevée en 2024 de 8,1 % en moyenne, selon la Mutualité française. La facture peut être particulièrement lourde pour les retraités, qui sont davantage consommateurs de soins alors même qu'ils ne bénéficient plus du soutien de leur employeur pour payer leur complémentaire santé.
L'une des solutions, défendues par des experts et des patrons du secteur pourrait être de prévoir un contrat de complémentaire santé plus étroit dans sa couverture que l'actuel contrat de référence (responsable et solidaire), et qui pourrait donc être facturé moins cher. « Le problème, c'est que depuis 20 ans on a fait en sorte que ce contrat responsable devienne plus épais dans les obligations qu'on y a mises, et qui parfois ne concernait pas les soins essentiels », a déploré Stéphane Junique.
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