Quel bilan du CNR santé dressez-vous à ce stade ?
Dr Philippe Denormandie : J’en retiens tout d’abord le nombre important de réunions : autour de 250 sur l’ensemble du territoire. Beaucoup d’entre elles ont su faire naître un vrai dynamisme entre des acteurs qui ne se rencontrent pas forcément tout le temps : acteurs de la santé, du médicosocial, usagers, représentants associatifs, élus… Par ailleurs, la logique qui m’a semblé être à l’œuvre n’était pas la logique habituelle centrée sur la structure mais une logique où ce qui compte est de savoir comment on va répondre collectivement à un besoin.
Parmi les initiatives mises en avant lors des différents CNR, y en a-t-il qui vous semblent particulièrement intéressantes ?
Dr P. D. : Les CNR ont tout d’abord fait apparaître un certain nombre d’irritants, sur lesquels il semble nécessaire de travailler. On peut par exemple penser à la difficulté de faire le dernier mètre, pour aller toucher les publics via des équipes mobiles, le développement de tiers-lieux, des partenariats avec la ville ou l’école… Beaucoup de choses se passent dans les territoires, et un grand nombre de personnes ont envie de partager à ce sujet, c’est donc un élément d’optimisme.
Comment la pérennisation des CNR va-t-elle s’articuler avec les instances de dialogue qui existent déjà au niveau territorial ?
Dr P. D. : Notre recommandation, c’est d’aboutir à des modes de travail innovants. Il faut éviter d’empiler les couches, et donc s’appuyer sur l’existant, mais il ne faut pas non plus s’imaginer que de ce qui existe déjà va venir la rupture. On doit sortir d’une logique qui voudrait que tout soit structuré, organisé de la même manière partout. Il peut y avoir des spécificités qui font l’originalité d’un territoire : tel territoire va s’appuyer sur le numérique, tel autre sur les contrats locaux… L’important, c’est d’être dans une logique de coconstruction et de réponse au besoin
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