Édito

Parole tenue

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Publié le 17/06/2023

Crédit photo : VOISIN/ PHANIE

« Merci Monsieur le Ministre ». La formule, sans ironie, est surprenante dans un communiqué de l’UFML-S. D’autant plus après ces derniers mois, ponctués par la mobilisation de la profession et l’échec des négociations conventionnelles. Pourtant, le syndicat insiste : « L’UFML-S tient à saluer et à remercier le ministre de la Santé, François Braun, qui, lors de l’examen de la proposition de loi Valletoux à l’Assemblée nationale ces 13 et 14 juin, a montré durant ses interventions une connaissance de la médecine libérale qu’aucun ministre avant lui n’avait su exprimer ».

Car le ministre est resté droit dans ses bottes. Il avait affirmé son opposition à toute coercition à plusieurs reprises et a défendu cette position au cours des discussions sur la PPL Valletoux à l’Assemblée nationale. Le ministre a ainsi rappelé l’engagement des médecins libéraux, citant l’exemple du Covid : « Leur imposer aujourd’hui la contrainte, c’est nier tout ce qu’ils ont fait pendant la crise. Ils se sont donnés corps et âme à leurs patients, ils ont monté des centres de vaccination… » François Braun a tenu également à revenir sur « un certain nombre de contre-vérités », soulignant là encore l’engagement des praticiens sur leur territoire, mais aussi celui des étudiants.

Les menaces de régulation à l’installation, de conventionnement sélectif ? « C’est une catastrophe annoncée sur notre système de santé. Les solutions ne sont pas dans la contrainte. Elles sont dans l’amélioration des conditions de travail », a-t-il martelé, avant de défendre sa politique visant à améliorer lesdites conditions : « C’est leur permettre de travailler de façon collaborative avec d’autres professionnels, c’est le partage des compétences, c’est le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles, c’est le guichet unique… nous avons des solutions, elles fonctionnent ». Finalement, les députés ont rejeté l’amendement transpartisan visant à réguler l’installation alors que les discussions se poursuivaient à l’heure où nous bouclons. Alors, si la menace semble éloignée, pour combien de temps ? Et qu’en sera-t-il de l’amélioration des conditions de travail lors des prochaines négociations conventionnelles ?


Source : lequotidiendumedecin.fr