Séquence émotion ce vendredi matin dans les locaux du ministère de l’avenue Duquesne, à l’occasion du passage de témoin entre François Braun et Aurélien Rousseau. Ou, plus exactement, de la passation de pouvoir. Le ton sobre, mais visiblement remué, l’ancien président de Samu-Urgences de France s’est exprimé devant un hall presque plein à craquer. « Que de monde ! », a-t-il d’ailleurs souri avant de commencer le discours qu’il avait préparé pour l’occasion.
Lors de sa prise de fonction, « il y a un an, dans ces mêmes locaux, je m’excusais de ne pas avoir les codes. Encore aujourd’hui, je me demande ce qui a poussé un médecin urgentiste de province, un membre de la société civile, comme ils disent, d’accepter ce poste ». Question de pure rhétorique. Le goût du défi et l’envie de « lutter contre toutes les inégalités d’accès à la santé sur tout le territoire. De faire une société de prévention », affirme l’ancien ministre. Et ce dernier de rappeler, sans se lancer « dans un inventaire à la Prévert », certaines des avancées réalisées sur ce terrain durant son année au ministère. Le CNR Santé, « le pluripro » et le développement de l’exercice coordonné, les rendez-vous prévention (qui débutent en octobre prochain), la vaccination anti-HPV dès la rentrée… Et peut-être une façon moins descendante de mener une politique de santé, en allant à la rencontre des territoires. Mais surtout, lors de cette petite intervention d’une quinzaine de minutes, François Braun a salué les équipes qui l’ont accompagné, dans et en-dehors du ministère. Carton à l’applaudimètre.
Pas encore de feuille de route
C’était ensuite au tour d’Aurélien Rousseau de prendre la parole. Saluant chaleureusement le travail réalisé par son prédécesseur, le nouveau ministre a tout de suite déclaré qu’il n’allait pas, ici, « présenter une feuille de route. Ce serait présomptueux ». L’énarque de formation s’en est donc tenu à un plan en quatre parties. L’émotion qu’on « éprouve quand on pénètre dans ces murs » sous les regards des portraits accrochés de Simone Veil ou de Claude Evin. La gravité, face à l’ampleur du défi à relever. La résolution qui sera la sienne, mais qui n’est pas antinomique avec « l’écoute et le dialogue ». Et la modestie vis-à-vis de cette fonction qu’il exerce pour la première fois, promettant d'accorder de l'attention aux solutions portées par les acteurs de terrain dans l’organisation des soins.
Pas de conflit d'intérêts
Pour ensuite quitter les locaux de Ségur et rejoindre son premier conseil des ministres, au cours duquel Emmanuel Macron a réaffirmé, « avec clarté » sa « confiance » à Élisabeth Borne et enjoints ses ministres à être « exemplaires ». Le Président leur a rappelé qu’ils étaient « regardés dans tous les détails » de leur action et de leur vie. Sur ce dernier sujet, si certains s’interrogeaient, depuis la nomination d’Aurélien Rousseau, sur l’existence d’un possible conflit d’intérêts entre sa nouvelle fonction et le poste de son épouse, numéro deux de la caisse nationale d’assurance-maladie, la réponse est non.
Selon la note juridique du Secrétariat général du gouvernement, citée ce jour par la Cnam, « les exigences d’impartialité qui s’appliquent aux membres du gouvernement ne s’opposent nullement à ce que le conjoint de la directrice déléguée de la Cnam soit ministre de la Santé ». Le nouveau locataire de Ségur devra toutefois se déporter de toute décision qui concernerait la situation personnelle de sa conjointe au sein de la Cnam.
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